D’abord Alger qui complote avec Madrid pour déstabiliser le Maroc en multipliant les actions provocatrices et en semant les graines de la discorde dans toute la région d’un Maghreb aux abois. Ensuite, le Polisario qui jouit des doubles largesses espagnoles et algériennes en multipliant les crimes contre l’humanité, en violant et en torturant une population marocaine, prisonnière des camps bâtis et maintenus en service par Alger et Madrid, conjointement.
En montrant toutes ses cartes, l’Espagne a au moins ce crédit de dévoiler son jeu. Autrement dit, elle tranche dans le vif et désigne le Maroc comme son ennemi historique. Ce qui n’est une surprise pour personne étant donné les coups fourrés à répétition, les magouilles politiques et diplomatiques, les micmacs dans les coulisses et les complots de l’ombre pour affaiblir le Maroc qui, lui, de son côté, multiplie les actions concrètes pour montrer tout son engagement à l’égard de ses alliés, ne serait-ce qu’en déjouant des dizaines d’attentats terroristes visant l’Espagne et ses intérêts.
On le voit bien, nous avons là deux positions bien antinomiques: le Maroc qui veille à protéger la stabilité de toute une région en menant une guerre inlassable contre le terrorisme. Et l’Espagne qui veut affaiblir son meilleur allié dans la région en torpillant tout l’arsenal politique, sécuritaire et diplomatique mis en place par Rabat. Sans oublier qu’en s’alignant sur Alger, Madrid soutient ouvertement une dictature, gouvernée de main de fer par une junte militaire meurtrière et corrompue. Avec comme adjuvant collatéral l’appui au polisario dont les accointances avec les groupes terroristes du Sahel sont avérées et prouvées par tous les services de sécurité opérant dans la région.
Cela s’apparente à une déclaration de guerre de la part de Madrid faisant fi de toutes les lois internationales, avec en premier ses propres lois, en exfiltrant vers l’Algérie un criminel de haut vol, demandé par la justice espagnole qui ferme les yeux sur les crimes de Brahim Ghali en déboutant et l’opinion publique espagnole et les milliers de familles marocaines portées partie civile pour juger un tortionnaire dangereux qui fait planer de dangereuses menaces sur les populations détenues à Tindouf et dans sa région.
Exfiltrer un criminel équivaut à prêter main forte à un bras armé dans la région frontalière entre le Maroc et l’Algérie, en signifiant clairement à Rabat que c’est là une déclaration d’hostilité qui ouvre un chapitre noir dans les relations entre les deux pays. Cela signifie la rupture de toutes les relations diplomatiques entre Rabat et Madrid jusqu’à nouvel ordre. A cela s’ajoutent les manœuvres militaires espagnoles au large d’Al Hoceima. Encore une autre provocation sous forme de démonstration de force de la part du gouvernement espagnol, qui semble décidé à en découdre avec le Maroc.
Désormais les dés sont jetés. Entre Rabat et Madrid, c’est l’escalade qui va au-delà des tensions pour devenir un véritable conflit à découvert. A chacun ses cartes pour faire plier l’autre. Et dans ce jeu, l’Espagne risque gros : il y a les deux frontières au niveau des deux présides occupés que sont Sebta et Melilla qui peuvent entrer dans la résistance; il y a toutes les menaces terroristes qui menacent Madrid et toute l’Europe dont le Maroc est le gardien du temple en mettant en échec toute tentative de déstabiliser les équilibres entre le Nord et le Sud de la Méditerranée.
Sans oublier le rôle joué par les autorités marocaines pour éviter à l’Espagne et à l’Europe un flux migratoire impossible à contrôler et à gérer. A quoi s’ajoute toute la panoplie des accords économiques et commerciaux avec Madrid. Il suffit de fermer le robinet à Rabat pour étouffer Madrid. C’est dire que sur la balance des hostilités, le Maroc tient la dragée haute à une Espagne prise en tenaille.
Par Abdelhak Najib
Écrivain - journaliste