A l’école, quand les enfants ne font pas leurs devoirs, en général on les punit. Et que fait-on quand les ministres ne s’acquittent pas de leurs tâches et de leurs devoirs envers la collectivité ? On les réprimande… et on les prive de leurs congés annuels. C’est, en effet, ce qu’a fait et décidé dimanche dernier le Roi Mohammed VI, mécontent et déçu de la non exécution dans les délais impartis des projets inscrits dans le grand programme de développement d’Al Hoceima, Manarat Al Moutawaset. Ce geste du Souverain, passablement irrité par la gestion chaotique de ce dossier, est tout autant un terrible aveu d’échec pour le gouvernement, incapable d’apporter les réponses adéquates aux besoins et aspirations des populations de la province d’Al Hoceima, qui enchaînent les manifestations. Ses tâtonnements ont ainsi conduit à un point de rupture : la confiance a été en effet rompue entre la population locale et le gouvernement. Au point que même les engagements fermes pris par ce dernier pour répondre favorablement aux revendications économiques et sociales sont assimilées à des promesses en l’air pour pacifier les esprits rebelles. Un scepticisme tout à fait normal quand on sait que nombre d’engagements qui avaient été pris, qui plus est devant le Souverain, n’ont pas été respectés.
Néanmoins, ce laxisme ne restera certainement pas impuni. Et ce, d’autant que le Roi a donné ses instructions afin de mener les enquêtes et les investigations nécessaires sur la non-réalisation des projets programmés, déterminer les responsabilités et soumettre un rapport en la matière dans les plus brefs délais. En clair, des têtes risquent de tomber.
Finalement, pour le premier dossier brûlant qu’il a eu à gérer, Saad Eddine El Othmani (photo), le chef de gouvernement, semble réellement dépassé par les évènements. Sa sortie médiatique de mercredi en est une illustration parfaite (regarder la vidéo).
D. W.