La situation à Al Hoceima s’est invitée, actualité oblige, dans les discussions qui ont eu lieu entre Emmanuel Macron et le Roi Mohammed VI. Durant sa visite privée au Maroc (14 et 15 juin), le président français a ainsi laissé entendre, lors de la conférence de presse qu’il a donnée à cet effet, que la situation dans le Rif a été «évoquée dès le début de la visite. Je l’ai abordée de manière très directe et naturelle. J’ai senti que le Roi considère qu’il est normal qu’il y ait des manifestations qui sont prévues dans le droit constitutionnel. Son souhait est d’apaiser la situation en apportant de la considération à ces régions et des réponses très concrètes en termes de politiques publiques». Selon Macron, si le Souverain se dit «préoccupé» par la situation, «la discussion que nous avons eue ne me donne pas lieu de craindre à une volonté de répression».
Face à des journalistes qui ne guettent que le faux pas ou le mot de trop, le président français s’est donc prononcé avec retenue et prudence sur cette affaire, pour ne pas dire qu’il y est allé sur la pointe des pieds. Affirmant, par ailleurs, qu’«il ne m’appartient pas de juger d’un sujet de politique intérieure».
Cela dit, les tensions sont toujours persistantes à Al Hoceima. La contestation populaire, pour une meilleure prise en compte des besoins de développement de la région, ne faiblit pas. D’ailleurs, dans la nuit de jeudi, de violents affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre. La tension est montée d’un cran depuis la veille, mercredi, date à laquelle 25 manifestants ont été condamnés à 18 mois de prison ferme. Leur libération sans condition s’est ajoutée à la liste des revendications des protestataires.■
D.W.