L’état des stades algériens sert étonnamment de prétexte à une énième accusation visant le Maroc.
Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste
On aura fait le tour de tout ce qui ne marche pas en Algérie : les feux de forêts, la hausse des prix de la pomme de terre, la hausse des prix de la farine, la rareté des fruits, le rationnement de la viande, la pénurie de poissons, le manque de beurre et de sucre, les coupures d’eau, le manque de pluie, la chaleur intense, la désertification du pays, les glissements de terrains, la pollution de la mer et des rares cours d’eau du pays, l’invasion des drogues dans toutes les villes algériennes…
C’est aujourd’hui au tour de l’état des stades algériens, qui sert étonnamment de prétexte à une énième accusation visant le Maroc de vouloir déstabiliser un pays exsangue, à la dérive et au bord du chaos.
Même le football et ses incidents y passent, avec cette saillie surprenante et versant dans l’absurde le plus cocasse, sur la chaîne Annahar TV, de l’un des spécialistes du ballon rond algérien qui accuse ouvertement le Maroc d’être l’instigateur des malheurs de l’équipe algérienne.
Il affirme en substance que : «Le voisin de l’Ouest finance la CAF. Après la victoire de l’Algérie en Coupe d’Afrique, les Marocains n’ont pas été contents. Alors, ils ambitionnent de détruire la sélection algérienne via l’arbitrage».
Et d’ajouter : «Aujourd’hui, il est clair que la qualité de la pelouse du stade Tchaker est un complot ourdi par le Maroc».
Une sortie telle que celle-ci est si ridicule qu’on ne doit même pas la relever, sauf qu’elle est symptomatique de l’état d’esprit de la présidence algérienne et des généraux au pouvoir.
Ils ont tellement versé dans le non-sens et le déni qu’ils désignent le Maroc comme l’accusé unique de tout ce qui ronge l’Algérie, et ce à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Cela explique également que les dirigeants algériens prennent les Algériens pour des «cons», ce que le peuple algérien est loin d’être.
Au contraire, les populations algériennes ont compris de quoi il s’agit dans toutes ces affaires d’accusations visant le Maroc.
Elles savent qu’il est question de manipulations des masses, de propagande sortie d’un autre âge, de micmacs et autres dribbles de mauvais aloi pour désigner un ennemi à qui l’on fait adosser tous les oripeaux d’un pouvoir agonisant, dont l’avenir proche est une implosion suivie d’un chaos généralisé. En arriver à ce point de «folie», c’est sans retour. C’est sans appel.
Cela nous conforte dans l’idée que le président Abdelmajid Tebboune et les caporaux de l’armée au pouvoir sont capables de tout, et surtout du pire.
Ils sont capables de déclencher une guerre si demain il y a un embouteillage à Oran ou un feu rouge qui déconne à Alger.
Ils sont capables de précipiter toute une région dans la violence sur un simple coup de tête. C’est là que se niche le danger quand toute une nation est livrée aux mains d’une bande de désaxés, qui, jour après jour, enfonce profondément le clou dans un cercueil abritant un cadavre en décomposition ultime.
L’Algérie va très mal. Les Algériens en payent depuis plusieurs décennies le prix fort. La prochaine folie risque d’être la guerre comme un dernier acte suicidaire pour une bande de fous à lier.