La situation politique en Algérie s’envenime alors que la contestation sociale, symbolisée par le hashtag viral «#مانيش_راضي» («Je ne suis pas satisfait»), continue de secouer les réseaux sociaux.
Ce mouvement, lancé par des militants algériens pour dénoncer la gestion politique, économique et sociale du régime d’Abdelmadjid Tebboune, a conduit à une vague d’arrestations dans le pays.
Selon des sources locales et des organisations de défense des droits humains, les autorités ont ciblé des activistes pour étouffer un mouvement qui pourrait raviver les souvenirs du Hirak, ce soulèvement populaire qui avait défié le pouvoir militaire.
Les autorités, dans une tentative de contrer cette dissidence numérique, ont mobilisé leurs partisans pour promouvoir un contre-hashtag intitulé «#أنا_مع_بلادي» («Je suis avec mon pays»). Cette campagne médiatique, largement relayée par les médias de l’État, accuse le Maroc et la France d’être à l’origine de cette soi-disant «manipulation». Une stratégie bien connue des régimes autoritaires, qui exploitent la peur d’ingérences extérieures pour détourner l’attention aux vrais problèmes.
La réaction de Tebboune : une démonstration de faiblesse
Lors d’un discours devant les walis (gouverneurs), Tebboune a tenté de minimiser l’impact de cette contestation, déclarant que «personne ne peut déstabiliser l’Algérie avec un hashtag». Cette déclaration, censée inspirer de la confiance, traduit en réalité une nervosité palpable au sommet de l’État. Comment un simple mouvement sur les réseaux sociaux peut-il ébranler un régime qui prétend être des plus solides ? Cette réaction disproportionnée révèle la fragilité du système politique algérien, qui redoute visiblement la résurgence de la contestation de masse.
Par ailleurs, Tebboune a annoncé des mesures visant à «protéger les jeunes des fléaux sociaux», notamment une stratégie nationale contre les drogues. Mais cette tentative de détourner l’attention des revendications socioéconomiques en parlant de «fléaux» démontre une fois de plus l’incapacité du régime à répondre aux aspirations réelles de la population.
Un système essoufflé et isolé
Le régime algérien continue de s’enliser dans des pratiques répressives et un discours victimaire. L'accusation de complots étrangers, notamment dirigée contre le Maroc, est devenue une rengaine systématique pour légitimer une gouvernance autoritaire. Pour autant, il est évident que les problèmes de l’Algérie ne proviennent pas d’un «ennemi extérieur», mais bien d’une gestion calamiteuse des ressources naturelles et d’un modèle politique dépassé.
Dotée de richesses immenses en hydrocarbures, l’Algérie pourrait prospérer. Mais l’économie reste plombée par la corruption, une mauvaise gouvernance et un système centralisé, incapable d’innover. Cette dichotomie entre les ressources disponibles et le niveau de vie des citoyens alimente la colère populaire.
L’obsession du régime algérien à diaboliser le Maroc reflète non seulement une jalousie historique, mais aussi une volonté de détourner l’attention des échecs internes. Le hashtag "#مانيش_راضي" est bien plus qu’une tendance éphémère. Il incarne le ras-le-bol d’un peuple face à des décennies de promesses non tenues et de répression. Si le régime algérien persiste à ignorer les appels de son peuple au changement, il risque de s’effondrer sous le poids de sa propre intransigeance. Pendant ce temps, le Maroc, spectateur attentif mais non impliqué, continue de démontrer qu’un modèle basé sur le dialogue et les réformes est la voie vers la stabilité et le progrès.