C’est la première fois que cette réunion se tient sur le continent africain, et pour cause le Maroc se positionne depuis plus de vingt ans comme l’un des leaders mondiaux en termes de lutte contre toutes les formes de terrorisme
Le Maroc a abrité le 12 mai 2022, à Marrakech, la neuvième réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech. Il s’agit d’une coalition internationale créée en 2014 pour combattre le groupe État islamique, et qui regroupe plus de 80 participants. Une cinquantaine de délégations internationales ont répondu présent dont 15 délégations africaines.
C’est la première fois que cette réunion se tient sur le continent africain, et pour cause le Maroc se positionne depuis plus de vingt ans comme l’un des leaders mondiaux en termes de lutte contre toutes les formes de terrorisme, sans oublier que cette rencontre internationale coïncide cette année avec le 19ème anniversaire des attentats de Casablanca, le 16 mai 2003. En effet, les ministres de la Coalition internationale contre Daech qui se sont réunis à Marrakech, à l’invitation du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et du secrétaire d’État des États-Unis, Antony J. Blinken, ont réaffirmé leur détermination à lutter avec détermination et efficacité contre Daech en mettant en œuvre des moyens militaires pour stopper l’expansion de ce groupe terroriste qui touche aujourd’hui plusieurs régions du monde. Les partages vivants à cette réunion au sommet ont aussi souligné le rôle joué par les civils ainsi que leurs efforts importants qui contribuent à vaincre de façon durable le groupe terroriste. C’est dans ce sens que les ministres ont insisté sur la protection des civils qui reste une priorité pour tous les États qui composent cette coalition mondiale.
Les ministres ont également précisé leur engagement d’assurer la défaite durable de Daech en Iraq et en Syrie, les deux zones les plus dangereuses où les terroristes comptent de nombreuses Katibas et autres milices, qui malgré les défaites cuisantes subies par les dirigeants de Daech ces dernières années, continuent de planifier et de perpétrer des attaques à la fois en Iraq et en Syrie, ce qui «représente une menace permanente, comme en témoigne l’attaque de grande envergure perpétrée contre le centre de détention d’Al-Sinaa dans le nord-est de la Syrie en janvier 2022», comme l’ont précisé les ministres de la coalition. Dans cette optique, il est aujourd’hui crucial et urgent «d’allouer des ressources suffisantes pour soutenir les efforts de la coalition et des forces des partenaires légitimes». Pour la coalition, ces moyens visent à renforcer le soutien apporté aux forces de sécurité iraquiennes, y compris les peshmergas, et à ses partenaires locaux en Syrie. Sans oublier tous les efforts consentis par les civils, notamment la prévention, la stabilisation, la lutte contre le financement du terrorisme, les contre-discours et la poursuite, la réhabilitation et la réintégration des combattants terroristes étrangers. Des actions concrètes qui ont déjà montré toute leur efficacité sur le terrain des opérations et qui nécessitent aujourd’hui encore plus de moyens et d’engagement de la part des Etats membres de la coalition.
Les ministres ont également insisté sur l’urgence de prendre des mesures draconiennes face à l’évolution de la menace de Daech en Afrique. Dans ce sens, il faut souligner ici les travaux des trois premières réunions du groupe de réflexion sur l’Afrique, qui ont eu lieu à Bruxelles, à Rome et à Marrakech.
C’est dans cet esprit que «le groupe de réflexion sur l’Afrique renforcera les capacités antiterroristes menées par des civils des membres africains de la coalition, en s’appuyant sur les expériences de la coalition en Iraq et en Syrie et en tirant parti des leçons apprises, le cas échéant, de la campagne Vaincre Daech sur le continent africain». Parmi ces mesures, il faut citer le partage d’évaluations sur la menace que représentent Daech et d’autres organisations terroristes sur le continent africain, ainsi que la coordination et la collaboration sur les méthodes les plus efficaces pour aborder ces enjeux, notamment par l’échange d’information et la gestion des frontières de façon proactive et par des projets de stabilisation, de prévention et de déradicalisation.
Les ministres de la coalition ont également insisté sur «l’importance de s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’insécurité en Afrique, tout en réitérant que toute solution durable pour enrayer la propagation de Daech sur le continent reposera principalement sur les autorités nationales, ainsi que sur des efforts et des initiatives sous-régionaux et régionaux qui reconnaissent et traitent les catalyseurs politiques et économiques du conflit», comme l’ont affirmé les participants à la réunion de Marrakech.
Par Abdelhak Najib écrivan-journaliste