L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale a déclaré devant le Conseil de sécurité que le terrorisme et le séparatisme sont intimement liés et portent atteinte à la stabilité et à l’intégrité territoriale des États.
"Le crime transnational organisé, le terrorisme et le séparatisme sont intimement liés, menacent la paix et la sécurité régionales et internationales et portent atteinte à la stabilité et à l’intégrité territoriale des États", a souligné Hilale lors d’un débat organisé jeudi au Conseil sous le thème “Paix et sécurité en Afrique: Renforcement de la lutte contre le financement des groupes armés et terroristes par le trafic illicite des ressources naturelles”, sous la présidence de Michael Moussa-Adamo, ministre des Affaires étrangères du Gabon, qui assume la présidence rotative du Conseil de sécurité de l’ONU, pour le mois d’octobre.
L’ambassadeur a réitéré, à cette occasion, l’engagement ferme du Maroc à combattre et à poursuivre sa coopération régionale et internationale, en vue de mettre fin aux sources de financement des groupes armés, terroristes et séparatistes, afin de promouvoir la paix et la stabilité en Afrique et dans le monde.
Relevant que le trafic illicite des ressources halieutiques et fauniques, des produits pétroliers et gaziers, des pierres et métaux précieux et d’exploitation illicite des forêts et du charbon sont des formes répandues de financement du terrorisme et des groupes armés en Afrique, Hilale a souligné la nécessité pour la communauté internationale de se mobiliser davantage et d’urgence, afin de prévenir et combattre ces activités et asphyxier ces groupes portant atteinte à la paix et la sécurité régionales et internationales.
Il a, dans ce cadre, indiqué que conformément à ses obligations internationales, le Maroc, partie à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, considère le financement du terrorisme comme crime grave dans la législation et la réglementation nationales.
Evoquant les actions entreprises par le Royaume pour lutter contre le financement du terrorisme, y compris à travers l’exploitation illicite des ressources naturelles, l’ambassadeur a cité la mise en place d’une stratégie multidimensionnelle et proactive conjuguant à la fois une approche holistique et des initiatives pionnières intégrant les volets juridique, institutionnel, financier et sécuritaire.
Il a, de même, cité la mise à niveau du dispositif national en la matière en se dotant en 2021 d’une Commission nationale, placée sous la houlette de l’Autorité nationale du renseignement financier, qui est chargée du suivi et de la mise en œuvre des sanctions imposées par les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité 1373, 1267 et 1540.
Le diplomate a également relevé que le Maroc préside en 2022 le Groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (GAFIMOAN) avec comme priorités notamment la poursuite de la mise en œuvre du plan d’action fixé avec le Groupe d’action financière (GAFI), la consolidation des fondements de la gouvernance au sein du Groupe, l’amélioration des processus d’évaluation et le suivi et le renforcement du rôle du Groupe dans les diverses instances et activités internationales.
Hilale a rappelé aussi l'accueil au Maroc en mai dernier de la 9ème réunion ministérielle, la première en Afrique, de la Coalition contre “Daesh” qui regroupe 84 pays, avec la tenue d’une session dédiée à l’Afrique, y compris sur les aspects liés au financement.
Parmi les actions entreprises par le Maroc dans ce domaine figurent aussi la mise en œuvre rigoureuse des régimes des sanctions du Conseil de Sécurité contre le financement des activités terroristes et des groupes armés, la pleine coopération avec les instances internationales, afin de renforcer le système national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et le mettre en harmonie avec les dispositions des conventions internationales, le renforcement du partage d’information et du renseignement financier ainsi que l’assistance, la coopération et l’échange d’expertise avec les pays de la région et ceux qui le souhaitent.
L’ambassadeur représentant permanent du Maroc à l’ONU a, par ailleurs, qualifié de “hautement opportun” le débat au Conseil de sécurité puisqu’il se tient dans un contexte où le continent africain continue de souffrir des affres des groupes armés, terroristes et séparatistes, notant que ces groupes entravent le développement, la prospérité, la stabilité et l’intégration de l’Afrique.
En présence de plusieurs ministres qui ont, également, pris part à ce débat, l’ambassadeur Hilale a insisté que l’engagement de la communauté internationale, le consensus du Conseil de Sécurité, partant de sa responsabilité première de maintien de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que le rôle des organisations régionales et sous-régionales, sont des éléments décisifs pour barrer la route aux groupes armés et terroristes, en particulier en Afrique, d’exploiter les ressources naturelles de manière illicite.