Politique Tout voir

Covid-19 : Vigilance au Maroc, panique à Pyonyang

Covid-19 : Vigilance au Maroc, panique à Pyonyang

Parler de Covid-19 au Maroc paraît incongru en ce moment. Dans la conscience collective, la pandémie est finie. Les gens sont passés à autre chose et croquent la vie à pleines dents. Dit vulgairement, au diable les mesures barrières ! 
 

Il n’y a aujourd’hui que les statistiques quotidiennes données par le ministère de la Santé et de la Protection sociale pour nous rappeler la réalité : la pandémie est toujours là. Elle est moins bruyante certes, mais terrasse et tue des citoyens en sourdine. Pour ce mois de mai, ce sont 2.921 cas de contamination qui ont été recensés au Maroc, pour 7 décès. Les cas actifs s’élèvent au 29 mai à 1.511, tandis que les cas graves et critiques sont au nombre de 14, dont 8 sous respiration artificielle. Pour sa part, le taux d’occupation des lits de réanimation Covid-19 se situe à 0,3%.
 
Après une accalmie qui a duré plusieurs semaines, les contaminations sont donc reparties à la hausse durant ce mois. Mais la situation épidémiologique est sous contrôle. Il n’y a certes pas de quoi s’inquiéter, mais il faut quand même rester vigilant, surtout avec la réouverture des frontières nationales et l’afflux massif de touristes attendus. 
 
Si au Maroc les indicateurs sanitaires sont dans le vert, en Corée du Nord, c’est la panique. Le pays de Kim Jong Un fait face à une flambée épidémique qui fait craindre une grosse catastrophe sanitaire. Jusqu’à présent, ce pays qui vit en totale autarcie, disait être épargné par la pandémie. Mais le virus a fini par réussir à trouver refuge au sein d’une population de 26 millions d’âmes. Déni ou simple moyen de se rassurer face à une hécatombe annoncée, là-bas, la Covid-19 est appelée officiellement «fièvre».
 
Selon l'agence de presse nord-coréenne KCNA, il y aurait donc 69 décès et plus de trois millions de personnes tombées malades de la «fièvre», depuis que les autorités ont reconnu son existence en Corée du Nord le 12 mai courant. 
 
Pour qui connaît le régime dictatorial de Pyongyang, qui contrôle tout et tout le monde, on ne peut parier un iota sur la véracité de ces chiffres. Des chiffres qui, selon plusieurs observateurs, seraient largement sous-évalués dans ce pays qui dispose de l’un des pires systèmes de santé au monde (193ème sur 195 pays, selon une étude de l’université américaine Johns Hopkins publiée l’an dernier) et où les 26 millions d’habitants ne sont pas vaccinés et n’ont pas accès au dépistage.
 
Pour contenir la propagation du virus, Kim Jong Un, qui reste encore sourd à l’aide proposée par l’ONU, a sorti l’artillerie lourde : état d’urgence maximal, confinement à grande échelle, mobilisation des soldats pour approvisionner les pharmacies de la capitale, Pyongyang, au centre de la flambée épidémique, interdiction des déplacements intervilles… 
 
Suffisant ? Pas sûr. D’où la mise en garde du patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Ghebreyesus. «L’OMS est profondément inquiète du risque que le Covid-19 ne se propage encore davantage à travers le pays, tout particulièrement parce que la population n’est pas vaccinée et que nombre de personnes souffrent d’antécédents médicaux qui leur font courir le risque de développer une forme grave de la maladie», a-t-il notamment déclaré. 
 
Comment faire face à une épidémie en ne disposant ni de vaccins ni de traitements ?  That’s the question.
 
F. Ouriaghli

Articles qui pourraient vous intéresser

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required