"Je le dis au gouvernement : le dialogue social est un devoir et une nécessité; il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption. Et je lui dis également qu’il doit rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l’issue éventuelle de ce dialogue».
C’est ce qu’avait affirmé le Roi dans discours prononcé à l’occasion de la Fête du Trône.
Ce sujet, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) l’a longuement abordé dans son rapport annuel 2017.
Et il le résume en une phrase : il faut un changement de la culture du dialogue social.
Huiler les relations entre gouvernement et partenaires sociaux est cependant loin d’être une sinécure.
Habituées à des bras de fer parfois excessifs, les deux parties se quittent le plus souvent dos à dos, faute de pouvoir trouver de bons compromis.
En cela, le CESE note qu’une rencontre biannuelle entre les partenaires sociaux ne pourra être à même de répondre à toutes les problématiques en suspens et se résumera de ce fait à une négociation sur les revendications phares des syndicats, de surcroit sans obligation de sortir avec un accord.
Autrement dit, il faut institutionnaliser le processus, comme le préconise le CESE.
Plus facile à dire qu’à faire cependant, surtout quand on sait que le dialogue social est souvent piloté par l’arithmétique politicienne.
Actuellement, les syndicats attendent donc avec impatience le premier round des négociations.
En ces temps où le pouvoir d’achat des ménages marocain est au centre de l’actualité, nul doute que les syndicats porteront en bandoulière le discours du Roi pour exiger le maximum du gouvernement.
Mais jusqu’où peut aller l’Exécutif… pour améliorer les conditions de travail des salariés ?■