Homme de consensus, diplomate, bon négociateur... C'est une pluie d'éloges qui accueille Saâd Eddine El Othmani depuis qu'il a été nommé chef de gouvernement par le Souverain. Mais attention au retour de manivelle !Le préjugé favorable ne suffira pas. Car, sous le feu des projecteurs depuis sa nomination, le nouvel homme fort du PJD et du microcosme politique marocain n'a presque pas droit à l'erreur (suite). Autrement dit, il devra forcément trouver un compromis avec les autres partis pour former une majorité gouvernementale, sinon le PJD risque fort bien de perdre cette légitimité donnée par les urnes. Il est, pour ainsi dire, dans une posture beaucoup plus délicate que son prédécesseur, Abdelilah Benkirane. Pour dire que les islamistes n'auront pas de troisième chance.
Entre le temps qui joue en sa défaveur, le PAM avec qui il faudra recoller les morceaux, l'équation USFP et la forte influence du secrétariat général du parti, El Othmani est incontestablement le nouveau héros de Mission impossible. On verra s'il peut tenir la dragée haute à Tom Cruise. Lequel aura réussi avec brio toutes ses missions.■