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Etude : Le niveau de gouvernance des finances locales reste en deçà des attentes

Etude : Le niveau de gouvernance des finances locales reste en deçà des attentes

Une étude sur les ressources et les dépenses des collectivités territoriales au Maroc a montré que le niveau de gouvernance des finances locales reste en deçà des attentes, ce qui reflète d'emblée le creusement de l’écart entre les faits et les principes de gestion.

L’étude, dont les résultats ont été présentés lors d’une rencontre nationale, jeudi à Rabat, a été réalisée dans le cadre de la démarche de l’Espace associatif visant à contribuer au renforcement du développement démocratique au Maroc, à travers notamment la mise en œuvre de son projet "mobilisation citoyenne pour la redevabilité des finances publiques", avec l’appui de l’Union européenne.

L’étude a pour but de fournir un document de capitalisation et de vulgarisation portant sur les recettes et les dépenses des collectivités territoriales en termes d’analyse et d’outils d’action. Elle vise, aussi, à apprécier, à travers des éléments strictement financiers et comptables, le degré d’autonomie réel des collectivités territoriales à l’égard du pouvoir central et l’espace local et à saisir, dans sa globalité, le fait financier local à partir de l’exemple marocain.

En général, les constats relevés ont identifié cinq défis qui conditionneraient le renforcement des mécanismes de redevabilité des finances locales à l’usage des citoyens.

Ces défis concernent la bonne gouvernance des finances locales, qui est étroitement tributaire d’un visioning stratégique et opérationnel, dûment réfléchi et davantage tourné vers la logique de la performance au lieu de s’en tenir à la logique de gestion des moyens, ainsi que les clichés vétustes de la gestion des finances et les dépenses locales qui interpellent les collectivités à mettre en place des processus budgétaires plus transparents, plus ouverts, plus participatifs et plus inclusifs.

Il s’agit aussi du défi de l’autonomie des collectivités territoriales et leur prédisposition pour faire face aux besoins collectifs et de mobiliser davantage de ressources et d’une manière plus intelligente.

Quel que soit la qualité du visioning du politique, son efficacité restera mitigée en présence d’un appareil administratif "léthargique", d’où la nécessité d’accélérer la mise à niveau de l’administration financière et fiscale des collectivités, insiste l’étude, estimant que la redevabilité n’est effectivement atteinte que si les pratiques redditionnelles des collectivités sont plus sincères et retracent réellement la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.

La présidente de l’Espace associatif, Meryem Benkhouya, a indiqué à cette occasion, que la reddition des comptes dans les finances publiques constitue un prélude au suivi des politiques de l’État, d’autant plus que la Constitution insiste sur le droit du citoyen à participer à la gestion de la chose publique.

Après avoir rappelé l’engagement du Maroc dans la réalisation des objectifs du Millénaire, portant notamment sur la justice sociale et les droits socio-économiques, culturels et environnementaux, Benkhouya a relevé que le projet "mobilisation citoyenne pour la redevabilité des finances publiques" cible les jeunes et les femmes dans les régions de Beni Mellal, Souss-Massa, Oujda, Tanger, Salé et Kenitra, pour leur permettre d’agir et d’influencer sur les politiques publiques et défendre les priorités des collectivités territoriales.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet "mobilisation citoyenne pour la redevabilité des finances publiques" visant à contribuer au renforcement de la démocratie en permettant aux citoyens de participer à la gestion des affaires publiques et locales, en influençant les décideurs lors de l’élaboration des politiques publiques, notamment financières.

 

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