Avec six femmes ministres dans ce nouveau gouvernement mené par Aziz Akhannouch, nous sommes face à des responsabilités majeures où toutes ces figures féminines sont appelées à donner le meilleur d’elles-mêmes pour incarner ce renouveau tant attendu par toute la société marocaine.
Laquelle a toujours déploré, à juste titre, la stigmatisation dont ont été victimes les femmes dans l’exercice du pouvoir au Maroc. Dans des domaines très fragilisés comme la politique de la solidarité et de la famille, le Maroc a encore du pain sur la planche tant les inégalités sont criardes, tant la femme et la famille souffrent d’archaïsmes multiples qui ont la peau dure.
La nouvelle ministre, Aouatif Hayar, sait tout le défi qu’elle a à relever pour rectifier tant de ratés du passé où la femme et la famille ont payé un lourd tribut aux obscurantismes de tous bords. C’est la même logique qui vaut pour l’aménagement du territoire et l’habitat pour offrir aux Marocains des logements dignes de ce nom, dans le strict respect des valeurs humaines fondamentales, qui sont d’abord le droit à un toit décent.
Pour Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances, succéder à Mohamed Benchaâboun est un défi et un gage d’excellence tant l’économie nationale a besoin d’innovations et d’audace pour relever les challenges mondiaux dans un monde où les concurrences et les polarisations sont devenues la norme.
C’est la même exigence de qualité et d’efficacité pour Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire. Nous sommes devant un secteur qui a essuyé de lourdes pertes à cause de la grave crise économique causée par la pandémie de la Covid-19. Tout reste à entreprendre pour faire du Maroc cette grande et incontournable destination touristique mondiale, avec les meilleurs standards internationaux.
Même son de cloche pour Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, deux secteurs clefs qui vont décider de la place que peut occuper le Maroc sur l’échiquier mondial au niveau de la gestion des énergies et la mise en place d’une véritable politique dans le domaine des énergies de demain.
Les choses sont autrement plus compliquées pour Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative. Deux secteurs sensibles pour, d’un côté, réussir le passage vers le numérique et les nouvelles technologies sur fond d’intelligence artificielle, et prendre à bras-le-corps la réforme d’une administration marocaine à la fois lourde, sclérosée et archaïque à plus d’un égard, de l’autre.
Nous sommes aujourd’hui face à tant de défis à relever par toutes ces femmes. Elles sont appelées à faire preuve de grande maîtrise de leurs sujets, de savoir-faire infaillible au regard des secteurs qu’elles dirigent, et de volontarisme et d’audace pour anticiper et prendre les devants avec une dynamique autre, basée sur le travail d’égal à égal avec les ministres hommes, dans un esprit de complémentarité et de challenges mutuels pour le bien de cette nation et de ses populations qui attendent beaucoup de ce nouveau gouvernement qui, on peut le dire, n’a pas droit à l’erreur.
Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste