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Remaniement ministériel en France : Quel ministre des Affaires étrangères pour Gabriel Attal ?

Remaniement ministériel en France : Quel ministre des Affaires étrangères pour Gabriel Attal ?

Cette interrogation n’est sans doute pas la grande priorité de l’opinion française enfermée dans ses préoccupations domestiques, mais elle trône au cœur des attentes des alliés de la France.


Par Mustapha Tossa, journaliste et politologue

 

Il est de notoriété publique que la politique étrangère de la France, domaine réservé d’Emmanuel Macron, s’élabore au Palais de l’Elysée. Mais il est tout aussi admis qu’elle subit l’influence de la personnalité du ministre des Affaires étrangères. 

En plus, ce poste de ministre des Affaires étrangères est très prestigieux, au point de susciter toutes les envies. Les uns voulant en profiter pour gagner en visibilité, les autres pour couronner une belle carrière. 
Une réalité parait difficile à ignorer au lendemain de ce remaniement. L’actuelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, serait, sauf énorme surprise, parmi les ministres qui ne vont pas  rempiler dans le gouvernement de G. Attal.

Ces derniers temps, la presse française s’est fait l’écho de tensions, voire de divergences de fond entre le Quai d’Orsay et l’Élysée sur des thématiques de fond. Et pour illustrer cette crise, il est volontiers rappelé le jour où Emmanuel Macron avait débarqué en Israël et annoncé sa proposition de mettre sur pied une coalition miliaire contre le Hamas, sur le modèle de celui qui avait démantelé Daesh. 

Des tensions entre Macron et Colonna ont eu lieu aussi sur le Maroc, lorsque la ministre des Affaires étrangères avait annoncé imprudemment une visite de Macron au Maroc, alors que la relation entre Rabat et Paris traversait encore une période glaciale. 

D’ailleurs, à ce sujet les Français ont appris à l’occasion de ce changement à la tête de l’Exécutif que Macron entretenait des relations exécrables avec Élisabeth Borne, et  froides et distantes avec Catherine Colonna. 

Les pronostics vont actuellement bon train pour évoquer le nom de celui qui va incarner le visage de la diplomatie française. Plusieurs pistes ont été évoquées, y compris l’intérêt qu’avait montré Gérald Darmanin pour ce poste prestigieux. 

Aux dernières nouvelles, le ministre de l’Intérieur conserverait son poste, sans doute sous la pression des Jeux olympiques de Paris et leurs enjeux sécuritaires. 

Le poste de ministre des Affaires étrangères intéresserait aussi un poids lourd du gouvernement comme Bruno Le Maire. Il est de notoriété que Lemaire avait exprimé quelques réserves sur la nomination de G. Attal et qu’il aurait accepté uniquement à condition de rendre des comptes directement à Emmanuel Macron. Confier à Le Maire la responsabilité de la diplomatie française permet à la fois de l’éloigner de la gouvernance directe de G. Attal et en même temps de le garder dans l’architecture du gouvernement. Le Maire avait étonné le microcosme français en publiant sur son compte X une photo où il pose une main paternelle sur les épaules du jeune Gabriel Attal qui avait travaillé sous ses ordres à Bercy, siège du ministre de l’Economie.

Dans cette atmosphère de défi, le poste des Affaires étrangères pourrait être un lot de consolation pour une pointure comme Bruno Le Maire. Emmanuel Macron peut très bien faire le choix d’un inconnu à ce poste. Sauf que la séquence diplomatique que traverse la France, avec des défis majeurs dans la région du Sahel, une parole presque inaudible au Proche-Orient et dans le monde arabe, une relation tendue et en dents de scie avec les pays du Maghreb nécessitent une forte personnalité, avec des valeurs et des convictions à défendre pour tenter de donner à la diplomatie française le lustre qu’elle semble avoir perdu avec Emmanuel Macron. 

Les capitales du Maghreb suivent avec intérêt le profil qui va être choisi pour ce poste. Même si elles savent pertinemment que la relation entre cette région du monde et la France se définit exclusivement au Palais de l’Elysée, elles savent aussi que la personnalité du ministre peut influer sur les équilibres, les rapports de force, les préférences et les agendas.

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