L'incapacité de Abdelilah Benkirane à former un nouveau gouvernement, c'est ce qui irrite passablement le Roi Mohammed VI.L’envoi, dernièrement, de deux conseillers du Souverain auprès du chef de gouvernement pour lui faire part «du souci de Sa Majesté de voir le nouveau gouvernement se former dans les plus brefs délais» n'y a rien changé. Le maigre espoir de voir un nouveau gouvernement se former rapidement vient d'être rompu. En effet, dimanche soir, Benkirane s'est fendu d'un communiqué pour dire que les négociations pour la formation du gouvernement "ne peuvent se poursuivre" avec le président du Rassemblement national des Indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, et le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser. Il indique qu'il attendait une réponse de Akhannouch à la question qu’il lui avait posée, mercredi dernier, sur sa volonté ou non de participer au gouvernement. Question à laquelle le président du RNI avait promis une suite dans deux jours, "ce qu’il n’a pas fait, préférant me répondre via un communiqué rédigé conjointement avec d’autres partis, dont deux que je n’avais pas sollicités". "J’en déduis qu’il se trouve dans une situation qui ne lui permet pas de me répondre. De ce fait, les négociations ne peuvent se poursuivre avec lui pour la formation du gouvernement", précise Benkirane. Le chef du gouvernement désigné affirme aussi que "les discussions avec M. Akhannouch sont closes, de même qu’avec M. Mohand Laenser, secrétaire général du MP".
C'est donc l'impasse totale. Avec ce nouveau revers, c'est un retour préjudiciable au point de départ. La question est maintenant de savoir que faire. Doit-on laisser le pays otage des manoeuvres politiciennes ? Doit-on laisser le Maroc naviguer à vue compte tenu des urgences ? ■