La symbolique est grande. Sa portée historique est ancrée dans la mémoire collective des Marocains.
La Révolution du Roi et du Peuple est l’incarnation par excellence d’un pacte entre la monarchie et le peuple marocain non seulement face au colon Français, il y a de cela 69 ans, mais la consolidation des fondamentaux qui font nation, qui font société, qui installent l’identité de la royauté comme le garant unique de la pérennité de ce royaume.
D’un côté, nous avons un Sultan, Mohamed Ben Youssef, de l’autre, les Marocains qui se soulèvent en ce mois d’août 1953 pour mettre un terme au protectorat mis en place depuis 1912 sur le sol marocain. En effet, le 20 août 1953, les autorités coloniales ont décidé de l'exil du symbole de la libération et de l'indépendance, Feu Mohammed V, une décision qui survient suite aux soulèvements qui ont marqué cette période.
Une époque qui a vu les héros de la lutte nationale, acculer les occupants français, déjà très affaiblis par la résistance nationale et ses porte-drapeaux. “Cette révolution véhicule un message positif: même si elle est née dans un contexte particulièrement dur, elle a permis aux Marocains de saisir le sens vrai du patriotisme et nous a aidés à aller de l’avant.”, peut-on lire dans le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2018.
En effet, ce mouvement qui a pris corps le 16 août 1953 à Oujda et le 17 août à Tafoughalt a été l’allume-gaz qui a mené à l’indépendance du pays trois ans plus tard.
Trois années historiques marquées par l’héroïsme des Marocains, tous, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, unis comme un seul corps autour de leur souverain et de la famille royale qui a vécu les affres de l’exil, mais qui a œuvré pour consolider ce pacte national entre la Monarchie et le peuple .
Une alliance qui a vaincu le colon en offrant la liberté à tout un pays. Cette date reste dans les Annales de l’histoire marocaine comme un point d’orgue, un tournant qui a démontré aux yeux du monde la détermination de toute une nation à ne rien céder de ce qui la caractérise et lui donne sa légendaire spécificité: l’alliance naturelle et légitime entre un Roi et son peuple.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la relation du Marocain à la royauté, unique garante de l’unité, de la liberté et de la stabilité de la nation marocaine. Les Marocains aiment leur Roi et le Roi aime son peuple. Un amour mutuel qui prend aujourd’hui d’autres symboliques grâce à la relation unique entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le peuple marocain qui lui voue amour, estime et glorification.
Des sentiments nourris par le poids de l’histoire et par les sacrifices consentis à la fois par la famille royale et par les héros de la résistance.
Aujourd’hui, presque 70 ans plus tard, nous sommes dans un autre Maroc, un pays moderne, un royaume résolument tourné vers l’avenir, mais qui a su consolider ce ciment patriotique qui lie le peuple au Roi. Un Roi humaniste. Un Roi proche de son peuple. Un Roi moderne qui construit le futur sur les assises mobiles de ce passé glorieux qui demeure l’un des piliers de la nation marocaine. Un Roi éclairé qui réussit le pari de transformer le Maroc en l’inscrivant dans le concert des Nations tout en lui garantissant la sauvegarde de ses particularités et de ses fondamentaux: l’amour de l’identité et de la culture marocaines, le patriotisme et la souveraineté de l’intégrité territoriale de la nation. C’est d’ailleurs ce même élan qui a donné corps à la Marche verte en 1975. Même élan. Même sacrifice. Même volonté: l’indépendance d’un peuple soudé derrière son Roi. C’est aussi ce même sentiment qui est à la source de la révolution menée tous azimuts par Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui, depuis 23 ans, marque l’histoire par toutes ces grandes réformes. Des réformes sociales, culturelles et politiques qui ont donné corps à un autre Maroc, celui de 2022, qui a fait un bond géant dans la modernité, un chantier royal qui continue apportant chaque année, de nouveaux acquis et de nouvelles réalisations. Car, le Maroc de 1999 n’est pas celui de 2022. La société a évolué malgré certaines résistances. La société a prospéré. La société a compris quels sont les véritables défis du XXIème siècle, dans un monde de plus en plus polarisé. Dans ce même élan, la culture marocaine, dans ses nombreuses manifestations, a pris de nouveaux tournants franchissant de nouveaux caps, avec plus de liberté et de créativité, et ce, à tous les niveaux.
Sans oublier le combat du souverain pour la protection de la famille, des droits des femmes et de l’enfance. Un chantier unique en son genre dont on récolte aujourd’hui les retombées tant la société marocaine est en passe de franchir de nouveaux paliers vers la modernité et la prospérité.
Un chantier auquel s’ajoute celui de la jeunesse puisque cette révolution coïncide aussi avec la Fête de la Jeunesse, célébrée le 21 août 2022. Une occasion de mettre en exergue l'engagement constant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour la promotion de la place des jeunes, cette grande richesse du pays, dans cette volonté sociétale de leur participation politique et économique à participer à l’édification du Maroc de demain. Ce qui nous renvoie à ces paroles du Souverain qui marquent son attachement à la jeunesse de cette nation: « J’ai déjà souligné, dans le Discours d’ouverture du Parlement, la nécessité de placer les questions de la jeunesse au cœur du nouveau modèle de développement. J’ai également appelé à l’élaboration d’une stratégie intégrée dédiée aux jeunes, qui permettrait de définir les moyens de promouvoir efficacement leur condition.”
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste