Les progrès réalisés par le Maroc dans le domaine des droits de la femme ont été soulignés mercredi soir au Parlement européen lors d'une rencontre organisée à l’initiative de la Mission du Maroc auprès de l’Union européenne.
Placée sous le thème "Femmes Marocaines, Modernité, Entrepreneuriat et Engagement", la rencontre a donné la parole à des voix féminines pour relayer, chacune dans son domaine, les avancées réalisées à la lumière des réformes menées pour garantir l’égalité homme-femme, consacrée dans la Constitution de 2011.
Partageant avec l’assistance son long parcours de militante pour les droits des femmes mais aussi son expérience dans le gouvernement, l’ancienne ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, Nouzha Skalli a fait état de "progrès significatifs" au vu de l’importance de textes législatifs adoptés, bien que leur application bute encore sur des questions liées à des considérations sociales et culturelles.
Elle a revisité les différentes étapes de l’évolution de la situation de la femme, à commencer par l’adoption de la moudawana de 2004 qui a instauré un équilibre dans les relations entre l’homme et la femme au sein de la famille, avant la consécration de l'égalité dans la nouvelle Loi fondamentale qui interdit les différentes formes de discrimination.
Nouzha Skalli a cité parmi les avancées la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre la discrimination, la consécration de la budgétisation sensible au genre, ou encore plus récemment le vote de la loi contre les violences faites aux femmes, sans oublier l’amélioration de la représentativité politique, passant de deux femmes au parlement en 2002 à 81 femmes aujourd’hui.
De son côté, l’ancienne députée Hasna Abouzaïd s’est félicitée du chemin parcouru jusqu’ici sous la pression du mouvement féminin, évoquant des "pas édifiants" sur la voie de la consolidation des droits de la femme, notamment en matière de représentativité politique.
Elle a insisté, en revanche, que pour préserver ces acquis, il faut œuvrer pour l’enracinement du respect des droits des femmes auprès des hommes, mettant en avant dans ce sens le rôle de l’éducation dans le changement des mentalités et la lutte contre le comportement discriminatoire à l’égard des femmes.
Pour Manal Elattir, entrepreneuse active pour l’émancipation des femmes et des jeunes, le principal obstacle à la promotion des conditions des femmes est le manque de confiance en soi, soulignant l’importance d’assurer leur indépendance financière et leur autonomisation.
Mme Elattir avait lancé en 2012 la première entreprise sociale au Maroc (Anarouz -aujourd'hui Asila) qui vise à autonomiser les femmes dans les zones rurales à travers le leadership, l'entrepreneuriat et l'accès au marché.
Ouvrant cette rencontre, l’eurodéputé Thierry Cornillet, parrain de l’événement initié en partenariat avec le Groupe d’amitié UE/Maroc au Parlement européen, a relevé l’importance des débats portant sur la place de la femme dans la société, tout en se félicitant des progrès du Maroc, un pays précurseur dans sa région en matière d’adoption de législations en la matière, citant notamment le texte concernant l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme.
De son côté, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Ahmed Reda Chami, a souligné la pertinence de la contribution des trois intervenantes représentant différents domaines de l’excellence marocaine, pour témoigner de l’évolution de la situation de la femme marocaine et des réalisations du Maroc pour la promotion de ses droits.