C'est du tout Benkirane. Le chef de gouvernement ne peut rester longtemps à l'ombre de la scène politique.Lui si peu disert ces derniers temps, est en effet sorti de son mutisme le week-end dernier. Il a peu parlé, mais ses propos en disaient long sur son agacement, peut-être, et sa détermination à ne pas courber l'échine devant ses adversaires politiques, sûrement. "Il n’est ni normal ni sérieux que nous restions au Maroc sans gouvernement depuis 4 ou 5 mois. Ce n’est pas sérieux", a-t-il dit devant les militants de son parti. Rien que ça ! Voilà un véritable aveu d'impuissance, voire d'échec pour celui que le Souverain a pourtant chargé de former le prochain gouvernement. Une impuissance qui plonge le Maroc dans une profonde crise politique, obligeant, entre autres, plusieurs ministres à faire le grand écart entre leur portefeuille ministériel naturel et celui qu'ils occupent par intérim. Aujourd'hui, le flou qui règne sur le microcosme politique et les nombreux scénarios d'alliances avortés n'autorisent plus à se lancer dans des pronostics hasardeux. Et à défaut de trouver une issue, Abdelilah Benkirane devra donc s'en remettre au Roi, actuellement en tournée africaine. Patience donc. En attendant, l'économie nationale fonctionne en mode palliatif.■