Le processus de Rabat, qui est une plateforme d'échanges et de dialogue euro-africaine concernant les politiques, les opportunités et les défis en matière de migration et de développement, démontre chaque jour sa pertinence, a souligné mercredi, à Marrakech, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
"Le Processus de Rabat a acquis une maturité pour permettre des débats fréquents et pour permettre de concilier la gestion de la migration avec la problématique du développement", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse tenue en marge de la 5-ème conférence du Dialogue euro-africain sur la migration et le développement qu'abrite la cité ocre les 1er et 2 mai.
La participation de plus de 40 ministres concernés par cette question à cette conférence ministérielle, témoigne de l'intérêt et de l'attachement au Processus de Rabat, s'est-il réjouit, indiquant que "cette conférence a débouché sur des résultats concrets, dont le renouvellement de l'engagement politique avec des paramètres qui doivent guider notre action".
Il s'agit aussi d'un Plan d'action, qui contient des idées précises et concrètes qui touchent les différents aspects de la migration: facilitation des visas, lutte contre l'immigration clandestine et les réseaux de traite des êtres humains, la problématique de l'intégration des migrants et leur protection et la question des demandeurs d'asile, a-t-il expliqué, précisant que ce Plan d'action constitue une feuille de route pour les années à venir.
Bourita a par ailleurs, fait remarquer que cette année au Maroc sera orientée vers la question de la migration avec la tenue de la 5-ème conférence du Dialogue euro-africain sur la migration et le développement, la 11è édition du Forum mondial sur la migration et le développement durable, la Conférence intergouvernementale pour l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières entre autres.
Et de conclure que le Maroc "essaie de créer une cohérence entre sa politique nationale et sa contribution aux niveaux régional et international à la gestion de la question migratoire, qui est une question structurante des relations entre les deux rives".
Le vice-premier ministre belge, ministre des Affaires étrangères et des affaires européennes, Didier Reynders, a relevé pour sa part, l'engagement dU Roi Mohammed VI et du Royaume du Maroc en faveur de la question migratoire.
Reynders, dont le pays préside le Dialogue euro-africain sur la migration et le développement, a réitéré l'engagement de 27 pays de l'Union européenne (UE) en faveur du Processus de Rabat et du Dialogue euro-africain sur la migration et le développement.
Le Commissaire européen à la Migration et aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, a relevé de son côté, l'importance de la question de la migration et du développement des deux côtés de la Méditerranée.
"L'UE est engagée à approfondir cette coopération et ce dialogue avec les pays africains", a-t-il dit, relevant que ces deux questions sont placées au centre de la politique européenne et une priorité de coopération avec l'Afrique.
Avramopoulos a indiqué que le Plan d'action et la Déclaration de Marrakech établissent les cinq axes prioritaires sur lesquels "nous devons concentrer notre effort".
Il s'agit tout d'abord de résoudre les causes profondes de la migration irrégulière, organiser les canaux de l'immigration légale, donner la protection à ceux qui en ont besoin, lutter d'une manière plus efficace contre les réseaux de trafiquants d'êtres humains et de renforcer les capacités de contrôle des territoires et des frontières et l'amélioration de la coopération, a-t-il précisé.
Avramopoulos a appelé les pays concernés à mettre en œuvre la législation permettant d'identifier les réseaux de trafiquants.
Le ministre de l'Intégration africaine et des Burkinabé de l'extérieur, Paul Robert Tiendrebeogo, dont le pays présidera le Dialogue euro-africain sur la migration et le développement, a salué le leadership et l'engagement du Maroc en faveur des questions de la migration et du développement.
"Nous ne doutons point de l'engagement de l'UE", a-t-il ajouté, relevant que la mise en œuvre du Plan d'action adopté à Marrakech devra débuter dans les plus brefs délais.