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Nouveau gouvernement : La loi du consensus

Nouveau gouvernement : La loi du consensus

 

Il s’est fait attendre ce nouveau gouvernement, avec toutes les fausses-vraies prévisions qui ont filtré sur fond de Fake news et autres intox n’ayant au fond aucune certitude sur les bons profils qui sont choisis pour composer ce nouveau gouvernement, qui doit impérativement marquer une nette et profonde rupture avec la politique et la gouvernance telles qu’elles ont été menées ces dix dernières années par le parti islamiste (PJD) dont le bilan est catastrophique à plus d’un égard. 

 

La liste des ministres de ce nouveau gouvernement,  si elle n’apporte pas de grandes surprises, elle met en avant de nouveaux visages qui peuvent incarner ce nouveau souffle dont nous avons besoin et une nouvelle dynamique dans la gestion de la chose politique et publique. Avec cette évidence que le consensus entre les partis sortis vainqueurs des urnes pour composer avec les desiderata des uns et des autres, dans un exercice d’équilibriste qui peut être interprété de multiple manières, à l’heure des comptes et des bilans.

 

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, nous sommes le 7 octobre 2021, à la veille de la rentrée parlementaire, c’est le bon timing pour annoncer cette liste de tous les portefeuilles ministériels censés entamer une nouvelle page politique dans un Maroc en profonde mutation et qui aspire à un avenir meilleur, grâce à un gouvernement de compétences avec des profils libres et libéraux qui tranchent avec les dogmatismes de circonstance, avec les faux slogans et autres effets de manche qui  ne font plus illusion, car les populations marocaines, qui ont fait entendre leurs multiples voix le 8 septembre 2021, lors des élections législatives, veulent de l’efficacité, de l’efficience et un gouvernement qui a une véritable feuille de route, avec des objectifs précis et  des impératifs clairs de résultat.

 

Le peuple marocain, avec son vote sanction, a mis sur les devants de la scène politique de nouvelles formations politiques qui sont obligées de répondre présent pour incarner les rêves des citoyens qui veulent encore croire en une classe politique hétéroclite et sans programmes ficelés ni crédibles qui les a souvent déçus. Le mot d’ordre est simple : une nouvelle amorce. Un nouveau départ. Une nouvelle page à écrire ensemble, avec un gouvernement dans lequel les ministres sont nommés pour leur efficacité, pour leur parcours, pour leur réputation, pour leur savoir-faire, pour leur solidité face aux crises, pour leur audace à traiter les sujets les plus épineux, pour leur volonté de  trancher avec le passé et montrer un visage en parfaite concordance avec un Maroc nouveau, un Maroc moderne, un Maroc qui a devant lui des défis considérables et des agendas sérieux, dans un climat de concurrence mondiale, qui exige de ce nouveau gouvernement plus d’agressivité, plus de clairvoyance, plus de volontarisme, une maîtrise des prises de risque et surtout une grande confiance en les capacités du pays à faire face à toutes les polarisations régionales qui sont en train de prendre place aux quatre coins de la planète. Avec un impératif de base qui est la feuille de route telle que tracée par le Roi Mohammed VI et par le nouveau modèle de développement économique pour les prochaines décennies qui doivent installer le Royaume comme une grande puissance régionale à la fois au Maghreb, dans le monde arabe, en Afrique et face à des partenaires comme les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne sans parler de la Chine, de la Russie et du Japon.  

 

Ceci en ce qui se réfère aux exigences internationales. En ce qui concerne les affaires internes, les chantiers sont multiples pour ce nouveau gouvernement. D’abord, la santé avec la gestion de la pandémie de la Covid-19. L’habitat pour assurer des logements dignes de ce nom aux Marocains. Une justice au-dessus de tout soupçon, qui rende sa dignité au Marocain et qui lui assure ses droits. Un système éducatif et une école repensés différemment pour marquer une nette rupture avec toutes les théories ratées du passé qui ont plongé le pays dans une inculture et un nivellement par le bas qui fait beaucoup de mal aux intelligences requises pour relever les grands défis mondiaux de demain. Une politique tournée vers les jeunesses du pays qui sont le Maroc de demain, des jeunesses qui pensent à raison que les politiques se font sans compter avec leurs désirs, avec leurs aspirations et leurs rêves. Une politique qui se penche sérieusement sur les libertés individuelles dans un État de droit où les citoyens vivent dans la dignité et dans le respect en assumant leurs devoirs et en étant sûrs de la garantie de leurs droits. Une politique de la famille digne de ce nom, qui fait de la situation de la femme marocaine une véritable priorité pour en finir avec les archaïsmes qui handicapent la bonne marche d’une société qui rêve d’égalité et d’équité. Une politique culturelle audacieuse tournée vers l’universalité, avec un véritable budget, une culture pensée et réfléchie comme une grande industrie, comme une grande économie qui peut générer de gros bénéfices tout en faisant rayonner le Maroc dans toutes les grandes manifestations culturelles mondiales. Une politique du sport, lui aussi conçu comme une industrie pour renouer avec la fierté nationale, avec le bonheur de voir les couleurs nationales flotter partout à l’étranger, une politique sportive qui fait oublier au moins deux décennies de disette et de très mauvais résultats qui ont profondément impacté la société marocaine, habituée à avoir des icônes sportives qui rivalisent avec le meilleur du sport mondial.  Une politique de la solidarité sociale qui met parmi les urgences nationales la cohésion du tissu social en promouvant des valeurs comme le partage, la tolérance, l’ouverture sur les autres cultures du monde, le respect de la femme, le respect et la protection de l’enfance, la valeur du travail, la valeur de la compétence, la valeur de l’intelligence, l’égalité des chances pour tous les Marocains méritant d’être là où leurs études et leurs expériences leur permettent d’être, sans ostracisme, sans clientélisme, sans piston. Une politique offensive et agressive pour combattre le plus grand fléau qui ronge l’économie nationale : la corruption devenue systémique et institutionnalisée. Car, il nous faut pour porter cette efficacité tant attendue pour un Maroc meilleur, lutter sans merci contre les corrompus et les corrupteurs, mettre les bouchées doubles pour rompre ce cycle vicieux et infernal qui pénalise tous les efforts déployés pour installer un climat des affaires serein, une vie sociale paisible et stable et surtout retrouver la confiance en une administration marocaine gangrénée par la fatalité du bakchich et des commissions et autres rétro-commissions.

 

A la lumière de toutes ces équations et de tous ces paradigmes politiques aux nombreuses ramifications à tous les niveaux, ce nouveau gouvernement, mené par Aziz Akhannouch, est-il capable de mener à bien cette mission et ce mandat si déterminant pour les Marocains et pour le Maroc ? Nous aurons des réponses très vite sur l’efficacité des uns et des autres tant les chantiers sont nombreux et l’agenda politique corsé. Nous ferons un premier bilan dans 90 jours, avant de voir se préciser les résultats dans un an ou à mi-mandat en attendant l’heure des comptes dans cinq ans.

 

Voici la composition du nouveau gouvernement:

 

-Aziz Akhannouch: Chef du gouvernement.

 

- Abdelouafi Laftit : ministre de l'Intérieur.

 

- Nasser Bourita: ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.

 

- Abdellatif Ouahbi : ministre de la Justice.

 

- Ahmed Toufiq: ministre des Habous et des Affaires islamiques.

 

- Mohamed Hajoui : Secrétaire général du Gouvernement.

 

- Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances

 

- Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau

 

- Chakib Benmoussa : ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports.

 

- Nabila Rmili : ministre de la Santé et de la Protection sociale.

 

- Fatima Ezzahra El Mansouri : ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville.

 

- Mohamed Sadiki : ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts.

 

- Younes Sekkouri : ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.

 

- Ryad Mezzour : ministre de l’Industrie et du Commerce.

 

- Fatim-Zahra Ammor : ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire.

 

- Abdellatif Miraoui : ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’innovation.

 

- Leila Benali : ministre de la Transition énergétique et du Développement durable.

 

- Mohamed Abdeljalil : ministre du Transport et de la Logistique.

 

- Mohamed Mehdi Bensaid : ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.

 

- Aouatif Hayar : ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille.

 

- Abdellatif Loudiyi : ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’administration de la Défense nationale.

 

- Mohcine Jazouli : ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’évaluation des Politiques publiques.

 

- Faouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget.

 

- Mustapha Baitas : ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le parlement, Porte-parole du Gouvernement

 

- Ghita Mezzour : ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargé de la Transition numérique et de la Réforme administrative.

 

 

 

Abdelhak Najib

Ecrivain-Journaliste

 

 

 

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