La surprise était grande de voir, lorsque le nouveau gouvernement a été dévoilé, mercredi 5 avril, que le ministère chargé des Petites entreprises et de l'Intégration du secteur informel avait disparu de l'architecture gouvernementale. Et avec lui, le titulaire du portefeuille, Mamoun Bouhdoud. Ce jeune homme fringant à la mine joviale, âgé aujourd'hui d'à peine 34 ans, n'aura même pas été... recasé. Assez timide à ses débuts en tant que ministre, il avait pourtant vite fait de prendre la mesure de sa fonction et de révéler ses talents d'orateur. Mais le brillant ingénieur financier qu'il est, féru de trading de matières premières, et pour tout le moins à qui l'on doit le succès de l'auto-entrepreneuriat au Maroc, n'a pas résisté aux rouages complexes du jeu politique, même s'il a été enrôlé sous la bannière du puissant Rassemblement national des indépendants.
Maintenant qu'il a été évincé, les langues se délient. Selon nos satellites en effet, "il était en conflit ouvert avec la Direction de Maroc PME". Mais pas seulement : "il ne s'entendait pas non plus avec le secrétariat général de son ministère de tutelle (Industrie, Commerce, Investissement et Economie numérique)". Sauf que ces conflits n'ont pas été sans impacts sur le bon fonctionnement de son ministère. "Ils ont été la source de blocage de plusieurs dossiers qui nécessitaient sa signature", renseignent nos sources, concluant que "mieux vaut ne pas avoir un ministère, si c'est pour y placer quelqu'un qui obstrue le travail". Gageons toutefois que Bouhdoud saura rebondir... loin de l'arène politique.
Sauf qu'au-delà de la personne, la suppression du ministère chargé des Petites entreprises et de l'Intégration du secteur informel sonne comme une incongruité dans un tissu économique national constitué à 95% de PME et grevé par le secteur informel.
D.W.