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Pass vaccinal: Le chien aboie, la caravane passe

Pass vaccinal: Le chien aboie, la caravane passe

Un serveur demande son pass vaccinal à un client, il se fait agresser violemment. La vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. Voilà l’une des conséquences directes de l’obligation du pass vaccinal et de l’impréparation de sa mise en œuvre.

 

Au lendemain du communiqué gouvernemental, nous avertissions sur les tensions que cette mesure allait susciter au sein de la collectivité, d’autant que les autorités se sont soustraites à leurs obligations en déléguant le contrôle aux responsables des administrations publiques et aux employeurs du privé. Aujourd’hui, passé l’effarement, de plus en plus de voix s’élèvent pour la dénoncer. Strictement appliqué depuis le 21 octobre, le contenu du communiqué annonçant son entrée en vigueur semble avoir pourtant force de loi.

Quand bien même sa légalité est décriée, certains jugeant cette mesure anticonstitutionnelle, au regard notamment du modus operandi adopté pour son déploiement et de son champ d’application.

L’Ordre des avocats du Maroc est ainsi monté au créneau pour contester «des décisions comportant des retraits des acquis en matière de droits humains, et des exigences qui violent la Constitution dans la mesure où elles affectent les droits constitutionnels et contredisent ce qui a été approuvé par les chartes et les déclarations».

Certes, il n’y a pas eu d’appel à la désobéissance civile, mais dans certaines villes du Royaume, les populations sont sorties dans la rue pour signifier leur désapprobation. Mais le chien aboie, la caravane passe. Car, en face, le gouvernement, qui s’est affranchi d’un débat sur le pass vaccinal au sein de la représentation nationale, se mure dans un silence pesant.

Et n’envisage aucunement de revenir sur sa décision. Bien au contraire, il reste sourd à toutes les objurgations et se réjouit de son coup. Allant jusqu’à se fendre d’un communiqué pour «accueillir avec satisfaction la grande affluence vers les centres de vaccination suite à l'adoption de la nouvelle démarche préventive basée sur le pass vaccinal».

Oui, les citoyens critiquent le pass obligatoire, mais se ruent vers les centres de vaccination. Est-ce synonyme cependant d’adhésion  à cette mesure ? Pas du tout. Mis devant le fait accompli, ils n’ont tout simplement pas eu le choix, car c’est le sésame qui leur permet d’accéder à leur boulot ou encore d’effectuer leurs démarches administratives. Il ne faut néanmoins pas pousser le bouchon trop loin.

Les Marocains ont consenti beaucoup de sacrifices depuis le début de cette crise sanitaire : confinement, restrictions de déplacement, couvre-feu… Le tout, sans broncher, en faisant preuve d’un haut sens de la responsabilité depuis plus d’un an.

Croire cependant que cette acceptation est un signe de faiblesse, c’est se tromper lourdement. Il s’agit plutôt d’un engagement citoyen, pour le bien de la communauté. En cela, gardons-nous de vouloir utiliser les libertés individuelles des Marocains comme variable d’ajustement pour juguler la pandémie ! 

D. William

 

 

 

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