On ne peut qualifier autrement l’attitude de l’Algérie.
Depuis le discours prononcé par le Roi le 6 novembre, dans lequel le Souverain a appelé l’Algérie «au dialogue direct et franc», tout en proposant «la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation», Alger est resté muet.
Pas de réaction officielle jusqu’à présent.
Raison pour laquelle, lundi, face au silence des autorités algériennes, et malgré «plusieurs démarches, formelles et informelles, entreprises vainement, dix jours durant», le Maroc est revenu à la charge.
A l'issue d'un entretien du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI), Nasser Bourita, avec l’ambassadeur de l'Algérie à Rabat, le MAECI a ainsi publié un communiqué, réitérant «le souhait du Royaume du Maroc de connaitre la réaction officielle des autorités algériennes à l’initiative d’établissement d’un mécanisme politique de dialogue et de concertation avec l’Algérie, annoncée par le Roi Mohammed VI le 6 novembre dernier».
L’Algérie réagira-t-elle enfin ? L’élégance diplomatique vaudrait qu’elle fasse connaître sa réponse officielle, même si elle doit décliner la proposition marocaine.
De toute évidence, la posture actuelle des autorités algériennes ne milite pas en faveur de la décrispation des relations bilatérales.
Il faut néanmoins espérer que face à l’insistance du Maroc, elles prennent la pleine mesure de ce qui se joue actuellement, loin des calculs politiques étriqués. Il y va de l’avenir des relations entre les deux pays, et plus généralement de celui de l’Union du Maghreb arabe.■