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Sahara marocain : Les illusions… tebbouniennes

Sahara marocain : Les illusions… tebbouniennes

Il est des illusions qui s’accrochent aux esprits comme des sangsues. Abdelmadjid Tebboune, président d’une Algérie en quête de repères, en a donné une illustration frappante dans son entretien accordé dimanche dernier au média français L'Opinion. Fidèle à la ligne dogmatique du régime, il s’est fendu d’un plaidoyer éculé sur le Sahara marocain, évoquant un supposé «dossier de décolonisation» et affirmant que l’Algérie n’en était qu’un spectateur.

Dans cet exercice d’équilibrisme verbal, Tebboune a surtout confirmé ce que chacun savait déjà : le Sahara marocain reste une obsession pour le pouvoir algérien. Il révèle même avoir tenté de dissuader Emmanuel Macron de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ce territoire. «Je l’ai alors prévenu : ‘Vous faites une grave erreur !’», confie-t-il, non sans un brin de condescendance.

Comme si la France devait s’aligner sur ses lubies géopolitiques au risque de «perdre» l’Algérie. Que ce pays cherche à masquer maladroitement son implication dans le conflit ne surprend plus. C’est un refrain connu, usé jusqu’à la corde : Alger ne serait qu’un observateur neutre, voire un mécène humanitaire prêtant sa voix aux Sahraouis opprimés. Mais les faits sont têtus. Le Polisario, ce groupe séparatiste qui tente vainement de s’ériger en interlocuteur légitime, ne pourrait survivre un seul jour sans le soutien algérien. C’est sur le sol algérien que ce mouvement a érigé ses bases arrières.

C’est grâce à l’Algérie qu’il reçoit un appui logistique, militaire et diplomatique constant. Le mensonge d’une Algérie extérieure à ce conflit s’effondre donc devant l’évidence : ce pays ne cesse d’alimenter la crise et de torpiller toute initiative de paix. C’est Alger qui finance. C’est Alger qui arme. C’est Alger qui bloque.

La main tendue

Face à cette hostilité constante, le Maroc a pourtant multiplié les gestes d’ouverture. Le Roi Mohammed VI, avec une patience qui force l’admiration, n’a cessé d’inviter l’Algérie à la raison. Dans son discours du 6 novembre 2018, à l’occasion de la Marche verte, il lançait un appel solennel : «(…) Depuis mon accession au Trône, j’ai appelé avec sincérité et bonne foi à l’ouverture des frontières entre les deux pays, à la normalisation des relations maroco-algériennes. C’est, donc, en toute clarté et en toute responsabilité que je déclare aujourd’hui la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations.

A cet effet, je propose à nos frères en Algérie la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation (...)». Une main tendue, restée sans réponse. Dans un autre discours, celui du 30 juillet 2021, le Souverain, loin de toute acrimonie, revenait à la charge : «(…) Nous renouvelons notre invitation sincère à nos frères en Algérie, pour œuvrer de concert et sans conditions à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage (…) A sa plus proche convenance, j’invite Son excellence le président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune (…)».

Là aussi, le pouvoir algérien est resté muet, comme il le fera un an plus tard, quand le Souverain renouvelait son invitation : «Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères, unis par l’Histoire, les attaches humaines et la communauté de destin». Cette posture intransigeante, voire méprisante ne se contente pas de nuire aux relations bilatérales entre les deux pays. Elle constitue une menace réelle pour la stabilité de la région. En maintenant artificiellement le conflit, Alger empêche la consolidation du Maghreb et contribue à l’érosion du tissu sécuritaire en Afrique du Nord. Alors que le Sahel est devenu un foyer d’instabilité où prolifèrent groupes terroristes et réseaux criminels, l’Algérie joue un double jeu.

D’un côté, elle se pose en rempart contre l’insécurité régionale; de l’autre, elle soutient les séparatistes du polisario, dont la collusion avec le terrorisme et le crime organisé dans la région sahélo-saharienne est avérée et dénoncée par plusieurs ONG internationales. En tout cas, la reconnaissance internationale de la souveraineté marocaine sur le Sahara est devenue un fait incontournable.

Après Washington, plusieurs grandes capitales européennes (Madrid, Berlin, Paris…) ont pris acte de la réalité. L’initiative marocaine d’autonomie est aujourd’hui considérée comme la seule voie sérieuse et crédible pour sortir de cette impasse. Alger peut-elle éternellement jouer la montre ? Croire que le Maroc pliera sous les mensonges d’Etat et la pression diplomatique ? La réponse est évidente. Rabat avance, multiplie les accords et renforce son influence. Alger, elle, s’isole.

 

Par D. William

 

 

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