Les déclarations du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, se suivent et versent toutes dans la même direction : d’abord, il insiste sur le fait que l’Algérie est partie prenante de ce conflit qui dure depuis plusieurs décennies, comme on peut le lire dans son discours lors de sa conférence de presse de début d'année avec les médias accrédités à l’ONU : «Mon message aux parties est qu’à la lumière du problème qui dure depuis tant de décennies dans une région du monde où nous assistons à des problèmes de sécurité extrêmement graves, où nous voyons le terrorisme se multiplier au Sahel et de plus en plus près des côtes, il est dans l’intérêt de tous de résoudre une fois pour toutes ce problème du Sahara».
Le SG de l’ONU ajoute «qu’il est temps que les parties comprennent la nécessité d’un dialogue à même de trouver une solution et non pas seulement maintenir un processus sans fin».
Ensuite, il pointe du doigt les refus de dialoguer des responsables algériens qui jouent la carte du temps et préfèrent que ce conflit s’enlise, mettant toute la région du Maghreb et du Sahel en danger face aux menaces grandissantes à la fois des terroristes, qui ont trouvé dans ce ventre mou de l’Afrique un terrain de jeu propice à semer le chaos, et des différents trafics qui ont pris corps dans toute cette zone sahélienne.
Les dernières déclarations du secrétaire général des Nations unies, qui surviennent suite à la tournée régionale de son envoyé spécial, Staffan de Mistura, insistent sur l’urgence de faire asseoir toutes les parties impliquées dans ce conflit à la même table, y compris l’Algérie, dans l’objectif clair de faire avancer les négociations. Pourtant, les autorités algériennes, comme l’a fait remarquer le SG de l’ONU, rejettent en bloc le format des tables-rondes retenues par le Conseil de sécurité comme cadre de dialogue pour résoudre le conflit autour du Sahara marocain.
Agissant de la sorte, l’Algérie torpille le processus de paix mené sous l’égide de l’ONU et se place, de ce fait, en dehors de la volonté de la communauté internationale dans son écrasante majorité, qui voit dans le dialogue l’unique moyen de poser les jalons d’une solution de ce conflit qui a assez duré. Dans ce sens, l’Algérie refuse catégoriquement d’assumer ses responsabilités et continue de soutenir par tous les moyens une bande armée, le Polisario, qui est aujourd’hui associé par de nombreux rapports onusiens aux différents groupes terroristes et criminels en activité au Sud algérien et au Sahel.
Sur un autre niveau, en insistant vigoureusement sur le cadre exclusivement onusien du processus politique, le secrétaire général de l'ONU écarte tout autre acteur dans le dialogue autour de ce conflit. Dans ce sens, ni l’Union africaine, ni la Ligue arabe, ni l’Union européenne auxquelles le Conseil de sécurité n’accorde aucun rôle dans la question du Sahara marocain, ne peuvent interférer dans la gestion de ce problème qui implique le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le polisario. Sans oublier de préciser ici que cette nouvelle résolution consacre de manière claire et limpide la prééminence de l’Initiative marocaine d’autonomie comme seule solution sérieuse et crédible à ce conflit.
Il faut également préciser que le régime algérien avait rejeté, comme l’on s’y attendait, la résolution 2602 dès son adoption. Alger avait déclaré qu’elle ne participera plus aux négociations. Ce qui a poussé la communauté internationale à mettre la pression sur la partie algérienne, qui a fini par recevoir l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Steffan de Mistura, durant sa récente visite régionale, après plusieurs mois de bras de fer avec le régime algérien.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de proroger d'un an le mandat de la MINURSO, et ce jusqu'au 31 octobre 2022.
Par Abdelhak Najib, écrivain- journaliste