A travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères daté du 31 octobre 2021, l’Algérie a réagi officiellement à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU prolongeant pour une année le mandat de la Minurso.
Le porte-parole de ce département a exprimé dans une déclaration publique «le profond regret de son pays qui ne soutiendra pas ce texte».
Il a mis en exergue «l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité à cause du forcing malencontreux de certains membres influents dudit Conseil».
Pour le politologue Mohamed Belmir, «l’Algérie était sous le choc après cette résolution. Elle a mis 48 heures pour réagir. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien est inédit par son style qui ne respecte pas les coutumes diplomatiques et aussi par son contenu qui confirme la frustration et le désarroi des responsables algériens. Le texte reconnaît la puissance de la diplomatie marocaine qui a remporté une nouvelle bataille. Le dossier du Sahara franchit une nouvelle étape».
«Excepté la Russie et la Tunisie qui se sont abstenues, tous les membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution y compris des pays qui étaient très proches d’Alger, notamment le Kenya et le Mexique. La position de Moscou est plutôt orientée contre Washington qui a rédigé le texte, avec qui les relations sont très tendues, que contre le Maroc. Quant à la Tunisie, elle a vite expliqué sa position par une neutralité positive, quoiqu’elle veuille préserver ses intérêts avec Alger. La résolution du Conseil de sécurité qui a cité l’Algérie à plusieurs reprises, la présente formellement comme partie prenante dans le conflit et l’invite à assister aux tables-rondes pour résoudre le conflit», ajoute Belmir.
Alger s’est dit «attendre du nouvel Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU qu’il inscrive strictement son mandat dans la mise en œuvre de la résolution 690 (1991) portant le plan de règlement accepté par les deux parties au conflit».
«L’Algérie est hantée par une forte paranoïa et refuse d’accepter la réalité. Elle continue de camper sur une position dépassée et ne prend pas en considération les différentes résolutions qui ont été prises par le Conseil de sécurité de l’ONU ces dernières années. Elle veut que le problème soit traité par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. La proposition marocaine, basée sur une large autonomie sous souveraineté du Royaume, est considérée par la quasi-totalité des membres du Conseil de sécurité et des puissances internationales comme crédible, réaliste et réalisable. Actuellement, il y a un certain consensus auprès de la communauté internationale à ce sujet. Cette solution reste l’unique voie pour régler définitivement ce conflit», conclut Belmir.
Charaf Jaidani