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L’ONU et la communauté internationale dénoncent le plan israélien de prise de contrôle de Gaza

L’ONU et la communauté internationale dénoncent le plan israélien de prise de contrôle de Gaza

Un vent de condamnation souffle sur le plan controversé du gouvernement israélien visant à prendre le contrôle militaire complet de la bande de Gaza.

Adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, ce plan suscite une vive inquiétude de la part des Nations Unies, de plusieurs chancelleries internationales et au sein même d’Israël.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé jeudi sur la chaîne américaine Fox News que l’État hébreu avait l’intention de "prendre le contrôle" de Gaza, tout en précisant qu’Israël ne comptait "ni la gouverner ni la garder". Le plan validé dans la nuit par le cabinet de sécurité détaille une stratégie en cinq points, incluant notamment le désarmement total du Hamas, la libération des otages, la démilitarisation de Gaza, le maintien d’un contrôle sécuritaire israélien, ainsi que l’instauration d’une administration civile alternative en excluant à la fois le Hamas et l’Autorité palestinienne.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exigé vendredi dans un communiqué que ce plan soit "immédiatement stoppé". Il dénonce une démarche qui "va à l’encontre de la décision de la Cour internationale de justice, de la solution à deux États et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination". Türk s’inquiète d’une possible escalade entraînant "plus de déplacements forcés, de morts, de souffrances insoutenables, de destructions insensées et de crimes atroces". Il appelle également Israël à laisser entrer sans entrave l’aide humanitaire, indispensable pour sauver des vies civiles.
Parallèlement, le Haut-Commissaire a exigé la libération "immédiate et sans condition" des otages toujours détenus par le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023, mais aussi celle des Palestiniens détenus arbitrairement par Israël.

La Turquie a rapidement réagi, appelant la communauté internationale à "empêcher" la mise en œuvre de ce plan qu’elle accuse de viser à "déplacer de force les Palestiniens" et à rendre Gaza "inhabitable".

À Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer a jugé ce plan comme "une erreur", appelant Israël à "le reconsidérer immédiatement". Selon lui, seule une solution diplomatique à deux États permettra de sortir du conflit. Il a rappelé que le Royaume-Uni pourrait reconnaître l’État de Palestine dès septembre si Israël ne s’engage pas concrètement en faveur d’un cessez-le-feu et d’un processus de paix durable.
 

Divisions en Israël

En Israël, les voix dissidentes se font également entendre. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a dénoncé sur les réseaux sociaux une "catastrophe" aux conséquences potentiellement dramatiques : mort d’otages, pertes militaires, ruine économique et isolement diplomatique. Le Hamas, de son côté, a accusé Netanyahu de "sacrifier les otages" pour faire avancer son agenda personnel, menaçant que toute nouvelle escalade aurait un "coût élevé et douloureux".

Sur le terrain, la situation est désastreuse. Près de 86% du territoire de Gaza est désormais militarisé ou soumis à des ordres d’évacuation, selon l’ONU. Plus de 61.000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués depuis le début de la guerre. La famine menace des millions de personnes, les infrastructures médicales sont à l’agonie, et les ONG dénoncent l’insuffisance dramatique de l’aide humanitaire.
L’Organisation mondiale de la santé a confirmé la mort de 99 personnes – dont 29 enfants – par malnutrition depuis le début de l’année, un chiffre probablement en deçà de la réalité.

Alors que l’armée israélienne occupe déjà plus de 75% de Gaza et que des combats font rage dans les zones les plus peuplées du territoire, la perspective d’une offensive totale suscite de profondes inquiétudes quant à l’avenir de la région. Entre pressions internationales croissantes, contestations internes et tragédie humanitaire, la bande de Gaza est plus que jamais à la croisée des chemins.

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