Il y a un demi-siècle, 350.000 Marocains prenaient la route du Sud, le Coran dans une main, le drapeau national dans l’autre. Ils n’allaient pas conquérir, mais reconquérir. Ils ne portaient pas d’armes, mais un idéal.
Par D. William
Le 6 novembre 1975, sous l’impulsion visionnaire du défunt Roi Hassan II, le Maroc tout entier s’est mis en marche non pour défier, mais pour affirmer pacifiquement son droit, pour unir l’histoire et la géographie, mais aussi la foi et la souveraineté.
La Marche verte ne fut pas une simple démonstration politique: ce fut une résurrection historique. Le peuple marocain, dans un geste d’une rare noblesse, répondit à l’appel royal pour sceller, sans violence, le lien charnel entre la Nation et son Sahara.
Les 350.000 volontaires, femmes et hommes venus de toutes les régions, incarnaient la souveraineté populaire et la continuité dynastique du Royaume. Ce jour-là, la Monarchie chérifienne a réconcilié l’émotion et la foi, le droit et la légitimité. L’image de ces marcheurs revêtait une symbolique forte : celle d’un peuple marchant vers son destin, la certitude de son droit en bandoulière. La Marche verte a, de fait, bouleversé les équilibres géopolitiques de l’époque. L’Espagne a préféré la négociation à l’affrontement.
En un geste magistral, Hassan II transformait ainsi un acte symbolique en victoire diplomatique qui mettait un terme à la présence coloniale espagnole dans le Sahara marocain. Depuis, chaque 6 novembre, le Maroc célèbre la Marche verte. Une marche vers la dignité. D’un peuple uni autour de son Roi. D’une souveraineté restaurée sans effusion de sang.
2025, la consécration
Cinquante ans plus tard, le 31 octobre 2025, l’Histoire a clos la boucle. A New York, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2797 consacrant l’autonomie véritable sous souveraineté marocaine comme seule et unique base de règlement du différend autour du Sahara.
L’épopée populaire de 1975 trouve ainsi son prolongement dans la consécration diplomatique et juridique de 2025. Ce qui fut un acte de foi devient un acte de droit. Le Maroc, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, n’a jamais dévié de cap : celui du réalisme, du dialogue et du respect du cadre onusien.
La diplomatie royale, patiente, constante et méthodique, a transformé la conviction en consensus. La résolution 2797 n’est pas une simple évolution sémantique; elle est un basculement historique. Elle rompt avec un demisiècle d’ambiguïtés et érige la proposition marocaine de 2007 en fondement unique des négociations.
L’autonomie sous souveraineté marocaine, désormais sanctuarisée, est la traduction concrète d’une vision royale. Celle d’un Maroc uni dans sa diversité, apaisé dans son intégrité et tourné vers l’avenir. De la marche pacifique de 1975 à la résolution 2797 de 2025, le Maroc a avancé sans jamais reculer, préférant convaincre plutôt que contraindre et agir plutôt que réagir. Aujourd’hui, l’Histoire lui donne raison : le droit a rejoint la légitimité.