Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa "profonde" préoccupation face à la décision de la Russie de suspendre sa participation à l’initiative sur les céréales de la mer Noire, un accord mis en place pour réamorcer les exportations vitales de denrées alimentaires et d’engrais de l’Ukraine vers le reste du monde.
Dans un communiqué publié dimanche soir, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué que Guterres avait décidé de se concentrer sur cette question dans l’espoir de sauver l’accord.
Selon l’ONU, à la suite du conflit entre la Russie et l’Ukraine, des montagnes de céréales se sont accumulées dans les silos, car les navires ne pouvaient être assurés d’ un passage sûr vers les ports ukrainiens au départ de ces derniers, et les routes terrestres ne pouvaient compenser l’arrêt du transport maritime.
Cette situation a contribué à des hausses vertigineuses du prix des aliments de base dans le monde, conjugués à l’augmentation du coût de l’énergie, a relevé l’organisation internationale, notant que les pays en développement ont pour cette raison été poussés au bord du défaut de paiement de la dette et un nombre croissant de personnes se sont retrouvées au bord de la famine.
L’Initiative devait expirer dans la seconde quinzaine de novembre, mais il était possible de la prolonger si toutes les parties, y compris la Russie et l’Ukraine, signifiaient leur accord.
Selon les estimations de l’ONU, l’Initiative a indirectement empêché quelque 100 millions de personnes de tomber dans l’extrême pauvreté.
Cependant, samedi, la Russie a annoncé qu’elle suspendait son implication dans l’accord, citant une attaque le même jour contre des navires dans le port ukrainien de Sébastopol dans la péninsule de Crimée.
Dujarric a déclaré que le Secrétaire général de l’ONU continuait d’engager des contacts intenses visant à mettre fin à la suspension russe de sa participation à l’Initiative.
Cet engagement, a-t-il expliqué, vise également à renouveler et à mettre pleinement en œuvre l’initiative visant à faciliter les exportations de denrées alimentaires et d’engrais de l’Ukraine, ainsi qu’à supprimer les obstacles restants aux exportations de produits alimentaires et d’engrais russes.