La réunion des directeurs politiques de la coalition mondiale contre Daech a été sanctionnée par des recommandations "concrètes" qui vont permettre de renforcer la coopération entre les membres de la coalition et les pays africains en matière de lutte contre le groupe terroriste, a affirmé, mardi à Skhirat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
"Un certain nombre de recommandations ont été relevées (lors de cette réunion) qui vont permettre de renforcer la coopération entre les membres de la coalition et les pays africains" pour faire face à la menace terroriste, a indiqué Bourita qui s'exprimait lors d’une conférence de presse aux côtés de l’Envoyé spécial du Président américain pour la coalition mondiale anti-Daech, Brett McGurk.
En vertu de ces recommandations, les pays africains seront en mesure d’identifier les bonnes pratiques développées par la coalition alors qu’elle lutte contre l’organisation terroriste, a estimé le ministre, notant toutefois que cette réunion se veut aussi un "exercice utile" pour les membres de la coalition internationale pour notamment appréhender la menace terroriste en Afrique.
Pour Bourita, cette réunion régionale a été "très utile" par rapport à la dimension africaine, expliquant qu'à la lumière de la stratégie de Daech, l’Afrique est parmi les zones les plus ciblées par la menace terroriste.
Le continent africain présente des points de vulnérabilité qui sont exploités par la nébuleuse terroriste, a-t-il relevé lors de cette conférence de presse tenue à l’issue de la Réunion des directeurs politiques de la Coalition mondiale anti-Daech, faisant remarquer qu’il faut garder à l’esprit, dans ce contexte, le nombre d’attentats y perpétrés et celui des combattants aussi bien d’Aqmi que de Daech.
Tout cela montre que l’Afrique pourrait être un "terrain de déploiement" du groupe terroriste, a mis en garde Bourita.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a, en outre, relevé que les pays africains ont beaucoup à apprendre de l’action de la coalition, soulignant que les membres de cette coalition ont eux-mêmes beaucoup à apprendre de la dynamique et des efforts entrepris par les Africains pour faire face au terrorisme.
Il a, par ailleurs, indiqué que cette réunion a été "très fructueuse" par rapport à la coalition elle-même et son action principale en Syrie et en Irak, relevant toutefois le besoin "encore pressant" pour renforcer l’action humanitaire et les efforts de reconstruction, gérer la question des combattants terroristes capturés et poursuivre l’action militaire avec tous les progrès qui ont été réalisés.
Cette réunion, aux côtés d’autres initiatives, se veut une "autre illustration" d’un partenariat solide, global, au service de la paix et de la stabilité aux niveaux régional et international, a encore affirmé Bourita.
Répondant à une question sur les actions entreprises pour lutter contre le terrorisme dans le continent, le ministre a précisé que l’Afrique dispose d’initiatives et de structures qui doivent être renforcées et accompagnées, relevant que l’action, avant d’être internationale, doit d’abord être nationale.
"Nous avons besoin de stratégies nationales que la communauté internationale pourrait accompagner", a-t-il dit, ajoutant que les bonnes pratiques de la coalition mondiale anti-Daech peuvent être utiles dans ce sens et contribuer aux stratégies nationales.
Dans la même veine, Bourita a relevé l’importance d’une coopération triangulaire entre des membres de la coalition, des pays africains et le Maroc pour renforcer la sécurité dans plusieurs Etats du continent.
Il est important d’ajuster le système de sécurité d’autant plus que l’Afrique fait face à une "menace asymétrique" à laquelle elle n'est pas habituée, a dit le ministre.
La Réunion régionale des directeurs politiques de la Coalition mondiale contre Daech a été l'occasion pour les partenaires de discuter des prochaines étapes à franchir pour assurer une défaite durable du groupe terroriste en Irak et en Syrie, ainsi que des moyens d'accélérer l’approche collective de lutte contre les velléités internationales de l’organisation extrémiste.