Alors que se profile une ambitieuse réforme du système de protection sociale, l’Association de lutte contre le sida (ALCS) rappelle, à l’occasion de ce 8 mars 2021, la nécessité d’inclure les besoins spécifiques des femmes, particulièrement les plus vulnérables d’entre elles, en matière d’accès aux droits à la santé.
"La Journée de mobilisation pour les droits des femmes de 2021 s’inscrit dans un contexte particulier d’accès aux droits à la santé au Maroc", rappelle le communiqué de l'ALCS.
Pour rappel, le 11 février dernier, le conseil des ministres, présidé par S.M. le Roi Mohammed VI a approuvé la loi-cadre du projet de réforme du système de protection sociale durant les cinq prochaines années.
"Le premier objectif de ce projet consiste à élargir la base des bénéficiaires de l’Assurance Maladie Obligatoire aux travailleurs et travailleuses indépendant·e·s et aux bénéficiaires du Ramed, soit environ 22 millions de bénéficiaires supplémentaires à l’horizon 2022", souligne la même source.
L’ALCS se félicite du lancement de ce projet de réforme qui survient alors qu’on observe depuis plusieurs années une féminisation de l’épidémie du VIH. Alors que la part des femmes ne représentait que 18 % des cas entre 1986 et 1990, celle-ci a atteint 42 % entre 2001 et 2005 (Rapport Plan National de Lutte contre le Sida - PNLS, 2007).
Aujourd’hui, la part des femmes représente 38% des nouvelles infections au VIH (Estimation PNLS, 2019) et 70% d’entre elles ont été infectées par leurs conjoints (Étude sur les modes de transmission réalisée par le PNLS en 2013).
"Cette féminisation particulièrement inquiétante s’explique principalement par des facteurs socio-économiques, les inégalités juridiques et culturelles et les inégalités en matière d’éducation", lit-on dans le même communiqué.
Autant d’éléments qui favorisent la stigmatisation des femmes vivant avec le VIH ou particulièrement vulnérables à ce virus et entravent leur accès au diagnostic et au traitement.De plus, les violences basées sur le genre viennent assombrir ce tableau déjà alarmant en accentuant la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles.
Les études et les rapports produits par la société civile en 2020 ont démontré que cette épidémie silencieuse de violences s’est exacerbée durant la crise sanitaire liée à la Covid-19 et fragilise encore plus les femmes et les jeunes filles.