L’affaire déchaîne la toile et emballe les médias. Isaac Charia a jeté un véritable pavé dans la mare en déclarant récemment, en plein procès à Casablanca, que le leader du Hirak, Nasser Zefzafi, a été contacté par Ilyas El Omari pour «comploter contre le Roi» et déstabiliser le pays, ce que Zefzafi «a refusé».
L’avocat membre du comité de défense des détenus du Hirak, qui maintient jusqu’à présent ses déclarations, a fait sortir de son mutisme Ilyas El Omari. Dans une déclaration au 360, le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et secrétaire général du PAM, a laissé entendre que «c'est trop, trop grave et dangereux d'accuser quelqu'un de comploter contre son pays. Je ne lâcherai pas cet avocat jusqu'à ce que justice me soit rendue». Voilà pour les faits.
Effectivement, comploter contre le Roi est un délit très grave. Avancer de tels propos expose donc Isaac Charia à en apporter les preuves. En tant qu’avocat, il le sait. L’argumentaire ne suffira pas. Encore moins le témoignage de Zefzafi qui, même s’il est encore présumé innocent, doit être jugé suite aux manifestations, violences et troubles qui ont eu lieu à Al Hoceima.
Non, ce ne sera pas «parole contre parole». Cela ne suffira pas aux yeux de la justice. Isaac Charia aurait-il alors gardé sous le coude une carte maîtresse ? Dispose-t-il d’éléments matériels pour étayer ses accusations ? Y aurait-il quelque part un enregistrement ?
Ilyas El Omari est en tout cas déterminé à suivre ce dossier jusqu’au bout. Une chose est sûre : dans cette affaire gravissime, quelqu’un n'en sortira pas indemne. Mais qui ?■
D. W.