Le feuilleton autour de la mise en place du Conseil national de la presse continue. Mais sur fond de polémique, notamment au sein du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM).
Depuis plusieurs semaines, un climat particulièrement délétère règne au sein du syndicat. Un syndicat divisé, où des frondeurs ont même récemment dénoncé la procédure ayant présidé à la désignation de ses représentants aux élections du Conseil national de la presse (CNP).
Une procédure qui, selon eux, est basée sur des "magouilles et l'exclusion de l'ensemble des membres du bureau exécutif, du secrétariat général et du Conseil national fédéral".
Ces tiraillements, qui ont viré avec le temps à des querelles d’intérêts, manœuvres et joutes verbales embarrassantes, ont fini par se déteindre sur le collège des éditeurs devant siéger au CNP.
Collège qui, jusque-là, avait pris de la hauteur par rapport à ce qui se passait au sein du syndicat.
Samedi pourtant, Mohamed Brini, 8ème membre désigné par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) pour siéger au CNP, annonçait sa démission de cette instance, au regard notamment de tout ce capharnaüm.
Dans le même temps, les éditeurs décidaient de geler leur contribution au processus de constitution du CNP.
Sage décision ? Oui. D’autant que le climat actuel ne plaide aucunement pour la mise en place de cette instance dans la sérénité et la transparence.
Prendre le temps d’assainir l’ambiance actuelle, taire les voix discordantes, pacifier les esprits en surchauffe et, surtout, fédérer tout le monde, restent, en effet, le meilleur moyen de faire jouer valablement son rôle au CNP dans le futur.
C’est dire que rien ne presse. Pour l’intérêt suprême de la profession, il est important, à l’heure actuelle, de prendre le recul nécessaire afin que, à son démarrage, la machine du CNP ne soit pas grippée.
Dès lors, la réunion qui doit avoir lieu en fin de semaine avec la tutelle à propos de la mise en place du Conseil peut attendre.
En attendant la convergence des voix et l’instauration d’un climat beaucoup plus apaisé.
Et, pour l'instant, la tutelle peut régler un problème autrement plus urgent : la subvention des organes de presse qui attend depuis des mois.■
D. W.