Invité à une émission spéciale ce jeudi soir sur Al Oula, Saad Eddine El Otmani, chef du gouvernement, a répondu à plusieurs questions, dont notamment la crise sanitaire, son coût économique et les scénarios du déconfinement.
Dès le début de son intervention, il salué les efforts colossaux fournis par le corps médical et les autorités. Chiffres à l’appui, il a mis en lumière la situation épidémiologique du pays.
«Nous avons évité la catastrophe et nous maîtrisons la situation. Plus de 90% des guéris présentent un état stable.
Les personnes en réanimations étaient au nombre de 90. Actuellement, elles sont 20 seulement. Si nous n’avions pas pris certaines dispositions, le bilan aurait pu être plus lourd avec pas moins de 200 décès par jour. Le taux de létalité a baissé pour atteindre 3,3%; il est appelé à reculer davantage», a affirmé El Otmani.
S’agissant du confinement, le chef du gouvernement estime qu’il est en général respecté. Il regrette toutefois la présence de quelques foyers de contamination sectoriels.
S’exprimant sur le fonds Covid-19, El Otmani explique qu’il est destiné à soutenir le secteur de la santé et venir en aide aux personnes impactées par la crise, notamment les salariés inscrits à la CNSS, les Ramedistes et les personnes opérant dans l’informel.
Il a affirmé par ailleurs que cette opération sera le prélude au lancement du registre social unifié, qui est à l’étude et à l’approbation sur le plan législatif.
Il est question d’élaborer le meilleur scénario possible pour le bien-être de la population cible afin d’optimiser ce mécanisme.
Pour ce qui est de l’enseignement à distance, le chef du gouvernement a déclaré que ce système a montré sa pertinence, mais il ne peut en aucun remplacer le système conventionnel : les deux sont donc considérés comme complémentaires.
L’enseignement à distance a pu toucher pas moins de 1,2 million d’élèves, et ce nombre devrait augmenter avec son amélioration et sa généralisation.
Par ailleurs, il a confirmé les propos du ministre de l’Education nationale : «Pas d’année blanche. Plus de 70% du programme ont été réalisés. Pour le reste de l’année, plusieurs scénarios sont à l’étude et nous choisirons le plus adéquat», a-t-il dit, ajoutant qu’ «à l’instar des autres pays, nous rencontrons des difficultés et aucune solution n’est encore arrêtée».
A une question sur le coût économique de la crise, El Otmani a répondu qu’il n’y a pas de chiffres pour le moment et il est encore tôt pour faire des évaluations.
«La Comité de veille économique travaille d’arrache-pied pour mettre en œuvre un scénario pratique et bénéfique pour le pays en ce qui concerne le déconfinement. Il faut dire toutefois que l’après-Covid sera très rude. Le déconfinement est plus difficile que le confinement», note-t-il.
«Je suis confiant dans l’avenir, le Maroc a montré encore une fois qu’il est capable de relever les défis. Le peuple marocain a montré sa grandeur et sa volonté. Au départ, nous avions une forte pénurie de masques, mais actuellement nous en produisons 9 millions par jour et nous sommes capables d’exporter aussi. Je salue l’esprit d’innovation de plusieurs acteurs dans différents domaines», a-t-il affirmé.