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Covid-19 Maroc : Après 23.316 cas et 422 décès en 20 jours, le spectre du reconfinement

Covid-19 Maroc : Après 23.316 cas et 422 décès en 20 jours, le spectre du reconfinement

 

Le Maroc a enregistré presque la moitié de ses cas et bien plus de la moitié de ses décès en seulement 20 jours.

Le Roi a mis les pieds dans le plat. Il a asséné des vérités crues. Sans aucun détour.

 

Dans son discours prononcé hier, jugé par d’aucuns très pessimiste, il y est allé sans prendre de gants, stigmatisant le «laisser-aller», le manque de «civisme» et le «relâchement inadmissible» de certains citoyens.

Lesquels, à cause de leur comportement désinvolte, contribuent à répandre les miasmes du coronavirus à travers le Royaume.

Pessimiste, le Roi se devait de l’être. Car ce sentiment puise ses racines des statistiques que nous observons depuis la fin du confinement, et surtout de celles très inquiétantes de ce mois d’août. Juges-en !

Entre le 1er et le 20 août, le Maroc a comptabilisé 23.316 nouvelles contaminations à la Covid-19 et 422 décès. 

Rappelons que le Royaume compte au total, au 20 août, 47.638 cas et 775 décès.

Le 1er cas étant apparu au Maroc le 2 mars, le Royaume a donc enregistré presque la moitié de ses cas et bien plus de la moitié de ses décès en seulement 20 jours.

Paradoxalement, cette hausse sensible des nouveaux cas et du nombre de décès n’effraye guère.

A la limite, tout cela se passe dans une certaine indifférence.

Ces morts de la Covid-19 tendent à s’inscrire dans la normalité et ne poussent point à l’adoption d’attitudes responsables chez certains citoyens., d’autant que beaucoup vivent dans un total déni.

Comme l’a d’ailleurs dénoncé le Roi, «d’aucuns réfutent même l’existence de la pandémie».

Pas étonnant alors que tous les efforts consentis jusque-là soient partis en fumée.

De pays modèle dans la gestion de la pandémie il y a trois mois, le Royaume est passé dans la liste rouge de plusieurs Etats, notamment européens, en raison de l’explosion de la pandémie.

C’est pourquoi, aujourd’hui, les autorités marocaines sont pointées du doigt.

Quoi qu’elles ne soient pas les seules à blâmer. Car, «la réalité est qu’une frange importante de la population ne respecte pas les mesures sanitaires préventives adoptées par les pouvoirs publics, comme le port du masque, l’observation des règles de distanciation sociale, l’utilisation des produits d’hygiène et de désinfection».

Et c’est bien là tout le problème.

Le discours royal provoquera-t-il donc ce déclic et cette prise de conscience tant attendus chez bon nombre de citoyens ?

Il faut l’espérer.  

A défaut, il faudra encore serrer la vis, voire remettre la population sous cloche.

 

Retour au confinement ?

La question est de savoir s’il est opportun confiner à nouveau la population pour limiter la propagation du coronavirus.

Cette option n’est pas exclue. Et le Roi l’a signifiée en des termes à peine voilés : «si cette tendance haussière perdure, la Commission scientifique chargée du suivi de l’évolution du Covid-19 pourrait préconiser un retour au confinement, voire un durcissement des mesures sanitaires».

Dans la conscience collective, un retour au confinement strict n’est cependant ni souhaitable ni envisageable, en raison de ses répercussions très néfastes sur les plans économique et social.

Reconfiner, c’est mettre à mort une économie nationale déjà dans l’agonie.

Reconfiner, c’est faire basculer dans la pauvreté des milliers de ménages déjà dans la précarité.

Reconfiner coûte très cher en termes d’aides aux entreprises et aux ménages. «(…) Cet appui ne peut continuer indéfiniment, car les aides accordées par l'Etat excèdent ses ressources», a souligné le Roi.

Reconfiner, c’est exposer la population à une détresse psychologique destructrice.

Mieux encore, le Maroc ne peut se permettre le «luxe» de reconfiner sa population jusqu’à l’extinction totale des cas. En cela, si tant est que les autorités font ce choix, on risquera d’assister au même scénario que nous connaissons actuellement à l’heure du déconfinement : une hausse exponentielle des nouveaux cas.

Alors ?

Alors, le Maroc est face à un sérieux dilemme, qui exige des choix judicieux et rationnels pour limiter la propagation de la pandémie.

En attendant, le seul remède dont nous disposons actuellement pour lutter contre la covid-19 est, comme l’a si bien dit le Roi, que chacun observe «une conduite civique, exemplaire et responsable».

 

D. W.

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