Depuis le mois de juillet, 50% des contaminations sont des cas graves et nécessitent une assistance respiratoire, alors que 20% décèdent dès admission.
Près de 400 cas par jour dans la région de Casablanca.
Le ministère de la Santé annonce le lancement des centres de soins et hôpitaux de proximité.
La montée des contaminations par le virus de la covid-19 inquiète de plus en plus les autorités marocaines, surtout après l’apparition ces dernières semaines de cas considérés graves.
Cette problématique était l’objet d’un webinar organisé mardi sous le thème : Situation épidémiologique covid-19 préoccupante : La riposte ».
Il a été question lors de cette «web conférence» de revenir également sur les mesures prises afin de faire face à la pandémie, et de rappeler la nécessité d’élargir les tests.
Selon Afif Moulay Said, président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM), «il faut faire le plus de tests possibles afin de connaître les cas atteints assez tôt et pouvoir les les guérir avant qu’ils atteignent un niveau critique».
Justement, la situation est actuellement préoccupante en milieu de réanimation. «50% des admissions sont des cas grave. Un malade sur deux, durant les mois de juillet et août, a été intubé dès son arrivé, alors que 20% des cas décèdent dès admission. Ce qui fait que les CHU récupèrent les malades dans un état désespéré», souligne Lahoucine Barrou, chef du service de réanimation du CHU Ibn Rochd.
Afin de faire face à la montée des cas de la Covid-19, le ministre de la Santé a annoncé la création de nouveaux centres de soins et hôpitaux de proximité, qui seront implantés dans différents quartiers des villes du Royaume.
«Cette mesure va permettre d’alléger les hôpitaux et de réaliser plus de dépistages afin d’isoler les personnes contaminées et pouvoir les traiter assez tôt», a indiqué Khalid Ait Taleb, lors du même webinar.
Et de préciser que les cas asymptomatiques qui ne souffrent pas d'une maladie chronique et ne présentant aucun risque pour leur entourage peuvent être traités à domicile et ce, en coordination avec les représentants de l'administration territoriale.
Le ministre a par ailleurs souligné que la montée des cas était attendue suite au déconfinement et le retour à l’activité économique, ainsi qu’à l’élargissement des tests. Toutefois, il n’a pas manqué de rappeler que le relâchement des citoyens a joué également un rôle dans la hausse des contaminations ces dernières semaines.
Il a, à cet égard, insisté sur le respect des mesures sanitaires pour faire face à la propagation de la Covid-19, afin de protéger les citoyens, surtout les plus vulnérables.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère du Travail et de l'insertion professionnelle, Noureddine Benkhalil, a indiqué que depuis l’apparition des premiers cas de l'épidémie, le ministère a élaboré des guides afin de permettre aux entreprises de prendre les mesures préventives et a mobilisé l'ensemble des inspecteurs du travail qui se sont chargés d'un rôle de sensibilisation, d'orientation et de contrôle.
Et de noter qu'en évaluant l'ensemble des approches et des opérations réalisées par le ministère, il a été révélé une insuffisance au niveau des outils utilisés pour s'assurer de la non-contamination des salariés par le virus, un manque de sensibilisation de certains employeurs et salariés sur la gravité de la situation et une insuffisance au niveau des comités de contrôle et du nombre des inspecteurs du travail.
Badr Chaou