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Covid-19 : Un an après !

Covid-19 : Un an après !
Par Abdelhak Najib. Écrivain-Journaliste
 
 
 
Nous avons bouclé une année de confinement soit complet soit partiel, avec des variations sur le thème du déconfinement, bien sûr, avec tout ce que cela comporte comme approximations, comme faux pas et comme travers. 
 
Comment alors lire cette année écoulée à faire très attention, à avoir peur, à se méfier de tout, à angoisser sans savoir où donner de la tête ni à quel bon saint se vouer, face à l’incertitude et à l’inconnu ? Comment prendre cette étape sur le chemin de nos vies disparates ? Est-ce une simple parenthèse désenchantée qui va finir un jour ou l’autre ? Est-ce une fatalité qui nous collera au nez toute notre existence ? Est-ce une simple période d’acclimatation en attendant de vivre en parfaite entente avec un virus mortel ? Ou alors est-ce que nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère du désespoir puisque jusque-là, rien, absolument rien, ne nous garantit une sortie de crise avec le moins de plumes perdues possibles ? 
 
Une année, c’est tout de même beaucoup dans une vie. Une année, ce sont douze longs mois à attendre, les viscères noués, que le virus va partir, sauf qu’il ne part pas. Pire, il mute. Il varie ses souches. Il se délecte de toute la peur qu’elle génère, partout dans le monde. Nous en sommes aujourd’hui à 121.882.440 cas, avec presque 3 millions de morts.
 
À ce rythme, avec toutes les complications auxquelles nous assistons, ce virus pourra décimer autant qu’une guerre mondiale. La première de 1914-1918 a fait 20 millions de morts en presque cinq ans. C’est dire que quelle que puisse être la portée du désastre, les humains arrivent à s’habituer et faire avec. Que l’on voie le bout du tunnel ou non, les gens font semblant que tout va bien. Oui, jusque-là tout va bien, avec cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, qui nous rappelle à l’ordre, en nous disant que «ce n’est pas fini, ce n’est que le début, le pire nous attend.»
 
Qu’est-ce qui peut être pire que les millions de morts et les dizaines de millions de contaminés qui souffrent en attendant le salut. Qu’est-ce qui peut être pire que cette peur aux tripes qui nous empêche de vivre, de respirer, de nous déplacer, d’espérer un avenir proche meilleur ? Qu’est-ce qui peut être pire que l’attente, en continu, tous les jours, à tous les instants, d’une fin improbable pour un virus invisible qui sème la terreur et nous rend à cette évidence cruelle : notre vulnérabilité, notre fragilité, notre petitesse face à ce qui nous dépasse ? Malin qui pourrait trouver un début de réponse à toutes ces questions qui nous torturent et nous font planer le mal, constamment à l’affût, qui finit toujours par s’abattre comme un couperet. 
 
Mais pire que tout ceci, il y a cette inconnue de l’équation : qu’est-ce qui se passe au juste ? Où en sommes-nous aujourd’hui avec la covid-19 ? Y a-t-il de l’espoir ? Allons-nous nous en sortir un jour et plier ce chapitre lourd et terrifiant ? Rien ne peut le dire.
 
C’est le flou total. Aucune clarté à l’horizon. On avance au jour le jour pour ne pas dire seconde après seconde, en attendant les mauvaises surprises. Entre confiner, déconfiner, couvre-feu, zones condamnées, zones rouges, zones d’ombre, nous n’avons plus aucun subterfuge. Pourtant, nous avons accepté avec beaucoup de facilité de changer nos modes de vie. Pour une large majorité, il y a un avant et un après Covid. Pour certains, le fatalisme tient toujours lieu de panacée, jusqu’à ce qu’ils soient frappés par le virus. Là, ils réalisent que ça n’arrive pas qu’aux autres.
 
Alors qu’est-ce qui a changé durant cette année de danger mortel ? Au fond, presque rien. Les humains demeurent ce qu’ils sont, c’est-à-dire, inconscients, fatalistes, superficiels, adaptables et partant insignifiants. C’est à croire qu’il leur faut une fin du monde pour réaliser que ce même monde qui se barre, a déjà changé de gueule. Amen !
 
 
 
 

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