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Covid long : Un syndrome aux contours très flous

Covid long : Un syndrome aux contours très flous

Si les symptômes du Covid-19 disparaissent généralement au bout de deux à trois semaines après la contraction de l’infection, il arrive néanmoins que quelques troubles persistent chez certains patients jusqu’à plusieurs mois après leur contamination.

Ce phénomène, appelé Covid long ou syndrome post-Covid-19, constitue une source d’inquiétudes, notamment pour les scientifiques qui n’arrivent toujours pas à le cerner. Comment s'explique le Covid long ? Qu'en est-il de son traitement ? Quel est l'effet de la vaccination sur ce syndrome ? Voici quelques éléments de réponse.

La définition du Covid long varie d’une instance à une autre. Le 6 octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié pour la première fois une définition clinique officielle pour ce terme.

Selon l’organisme onusien, le Covid long « survient chez les personnes ayant eu une nouvelle infection confirmée ou probable par un coronavirus, généralement trois mois après l’apparition du Covid-19 (et) avec des symptômes qui durent au moins deux mois et ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic ».

En effet, la liste des symptômes liés au Covid long n’a pas de limite.

«Lorsque les symptômes persistent au-delà de trois mois, il s’agit bel et bien d’un Covid long. Les symptômes sont multiples : les plus fréquemment rencontrés sont la fatigue, les problèmes respiratoires, les problèmes cardiaques, la perte du goût et de l’odorat, les problèmes d’audition, les troubles de sommeil, l’anxiété, les problèmes rénaux, les problèmes neurologiques, ou encore les problèmes digestifs ... Ces symptômes n’ont aucune cause autre que l’infection au Covid-19 », explique Dr. Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé et vice-président de la Fédération nationale de la santé.

Sur le plan statistique, plusieurs études ont indiqué que 5 à 30% des personnes qui ont déjà contracté le coronavirus sont susceptibles de développer un Covid long.

«C’est énorme, surtout que le Covid long est protéiforme. Il ne concerne pas uniquement les personnes qui ont été hospitalisées ou qui ont souffert de formes graves, mais également les enfants, les personnes asymptomatiques ou encore celles qui ont fait des formes bénignes», souligne ce spécialiste.

 

Une pathologie, plusieurs hypothèses

L'origine du Covid long fait encore débat dans la communauté scientifique. Pour arriver à traiter cette pathologie, il faut d’abord pouvoir l'expliquer, mais pour l'instant, il n'y a que des hypothèses.

Le praticien Hamdi nous précise que la première hypothèse est «celle qui postule que le virus continue d’être présent dans certains organes sous une forme sourdine. On suppose aussi que le virus a entrainé des lésions qui persistent après sa disparition, ce qui déclenche ces différents symptômes. Une autre hypothèse est que le Covid long est le résultat de la réaction inflammatoire et auto-immune du corps humain contre le virus».

Et de poursuivre : «Puisqu’on ne connaît pas les mécanismes, on ne peut donc pas avoir un traitement efficace contre le Covid long. En attendant, il est nécessaire de pallier ces symptômes par la rééducation et par la prise en charge de chaque personne, cas par cas et symptôme par symptôme».

 

La vaccination, l'ultime solution

Dans son rapport rendu public le 16 février 2022, l’Agence britannique de sécurité sanitaire a indiqué que les personnes vaccinées auraient moins de risque de développer des symptômes à long terme après une infection.

Un point de vue partagé par Dr. Hamdi, qui insiste sur l’importance de la vaccination, notamment pour les sujets à risque. «Des études ont démontré que les personnes vaccinées font 50% moins de Covid long.

La vaccination ne protège pas uniquement du décès, de la réanimation ou des formes graves, mais également du Covid long. Il est vrai que pour une personne jeune, le risque de décès suite à une infection est minime; toutefois, il n’est pas à l’abri de développer ce syndrome. La moralité à retenir est que la vaccination a son importance avec les autres mesures préventives», conclut le vice-président de la Fédération nationale de la santé.

 

M. A. O. (stagiaire)

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