Dans un compte rendu aux parents d’élèves, le SCAC (Service de coopération et d’action culturelle) a détaillé son bilan d’étape concernant le déroulement de l’année scolaire au sein des établissements scolaires d'enseignement français au Maroc en cette période de crise sanitaire, et éclairci les choix et arbitrages qui ont présidé aux décisions prises.
Le rapport est axé sur trois piliers : les éléments de portée générale, la synthèse des dispositifs pédagogiques, la gouvernance des établissements et du réseau scolaire. Il ressort du premier axe que l'État français a alloué 150 millions d’euros (M€) pour marquer son engagement auprès des établissements et des familles.
En effet, 50 (M€) ont été proposés aux établissements sous forme d’avances de trésorerie et 50 (M€) ont été exceptionnellement mobilisés à destination des familles d’autres nationalités ayant été fragilisées par la crise, sous forme d’exonération totale ou partielle des frais de scolarité du 3ème trimestre 2019-2020. Enfin 50 (M€) supplémentaires ont été alloués à l’enveloppe des bourses scolaires au bénéfice des familles françaises.
Ce plan de soutien a pris en compte en priorité les familles dont la situation économique avait été la plus fortement détériorée par la crise. Cela a permis d’aider, sous forme de bourses, plus de 2.500 élèves pour un montant global de 6,7 M€, 550 élèves ont bénéficié d’un recours gracieux pour le 3ème trimestre 2019-2020, tandis que 650 000 € ont déjà été accordés au titre d’exonérations pour les familles d’autres nationalités, au bénéfice de 2.200 élèves.
Le SCAC met ensuite l’accent sur sa première priorité : la sécurité des élèves et du personnel. Il rappelle qu’”aucune classe ni aucun établissement n’est devenu un foyer (cluster) infectieux”. Les protocoles ont également su évoluer, prenant en compte l’actualisation des préconisations des autorités marocaines et les retours d’expérience.
Des évolutions importantes ont été intégrées, notamment sur la gestion des cas COVID-19 diagnostiqués, la prise en compte des cas contact, les modalités de fermeture temporaire de classe (s) ou d’établissement (s), au vue du protocole des autorités marocaines transmis mi-septembre (MEN), ainsi que la circulaire du ministère de la Santé en date du 5 octobre.
Le SCAC rappelle que la gestion des cas COVID demeure directement liée aux recommandations des autorités locales. Les recommandations ont ainsi pu différer selon les établissements, y compris dans la même ville. Le nombre de fermetures d’établissement pour cause de cas de COVID est resté contenu pour cette première période scolaire depuis la rentrée :
- Fermeture préventive des établissements de Casablanca (7/09 - 5/10);
- Fermetures d’établissement liées à des cas de COVID-19 :
- Rabat : le GS Jacques Chirac (14-27/09) et le Lycée Descartes (14-28/09).
- Marrakech : le GS Majorelle (7-21/09) et le cycle lycée (2ndes, 1ères et terminales) du lycée V. Hugo (23/09 - 6/10).
- Tanger : Lycée Regnault (21/09 - 2/10).
- El Jadida : le LFI Jean Charcot (5/10 - 12/10).
- Dakhla : l’Ecole O. du Puigaudeau (5-21/09).
Concernant la pédagogie en temps de Covid, et conformément aux recommandations des autorités marocaines, les parents ont été sondés afin de choisir entre un enseignement à distance et un enseignement en présentiel.
Leur choix s’est porté très majoritairement sur l’enseignement en présentiel. Mais les modalités d’enseignement à distance demeurent prioritaires, à la fois parce que cette modalité est le choix initial des autorités marocaines, et parce que l’expérience montre que des établissements peuvent basculer entièrement en EAD pour une période plus ou moins longue en fonction de décisions sanitaires.
Compte tenu de ces dernières et des capacités d’accueil des établissements, le présentiel se fait majoritairement par rotation de groupes d’élèves.
Ce sont des dispositifs dits «hybrides», qui alternent le présentiel et le distanciel. Dans les faits, la proportion de présentiel est généralement comprise entre 50% et 80% selon les niveaux.
Pour les enseignements par groupes d’élèves plus limités, un enseignement en présentiel peut souvent être réalisé en totalité. Pour les classes de première et de terminale (avec les enseignements de spécialité), l’organisation spécifique qui a été mise en place permet d’atteindre un enseignement présentiel de 80% à 100%.
Les programmes en question
Les interrogations portées sur d’éventuels aménagements ou allègements des programmes en raison de la situation renvoient à des décisions qui relèvent du ministère de l’Education nationale français.
S’agissant de l’évaluation des élèves, les établissements ont prévu des aménagements afin que qu’elle se déroule normalement lorsque le mode présentiel est possible, avec un sujet identique dans des salles suffisamment grandes pour respecter les consignes sanitaires et les conditions normales d’évaluation. Les élèves ayant choisi le 100% distanciel ont la même progression pédagogique à distance et sont invités, s’ils le souhaitent, à participer aux évaluations en présentiel.
Dans le cas d’une décision qui placerait les établissements en distanciel - comme à Casablanca en ce début d’année –, il est prévu de demander les autorisations aux autorités locales afin que les élèves concernés puissent venir composer dans leur établissement fermé et que les évaluations de contrôle continu puissent ainsi être reportées sur leurs bulletins normalement.
Toutefois, si un trimestre était impacté par un confinement strict, soit les notes en distanciel pourraient être prises en compte, soit le trimestre manquant ne sera pas pris en compte. Les évaluations des élèves en contrôle continu pourront ainsi être pleinement prises en compte pour le baccalauréat.
Enfin, concernant le dernier axe, celui de la gouvernance des établissements, le SCAC souligne que le réseau scolaire doit conserver une gouvernance équilibrée qui assure le bon fonctionnement des établissements, avec des instances jouant pleinement leur rôle dans les établissements et qui permettent de porter un dialogue constructif et responsable sur la durée.
Par conséquent, et dans le cadre du Plan de développement de l’enseignement français à l’étranger, les autorités françaises ont souhaité accorder une place plus importante aux parents dans la gouvernance des établissements.
La situation actuelle et l’ampleur des défis à relever illustrent bien la nécessité d’une gouvernance où chacun - équipe de direction, parents, personnels - prend sa part de responsabilité et s’engage non pas simplement en tant qu’usager à titre individuel, mais en tant que partenaire d’une communauté scolaire.
A ce propos, il est attendu que les APE (associations de parents d’élèves) centralisent les demandes de tous les parents et les fassent remonter via les instances de l’établissement qui sont gages de dialogues et d’engagements.
Remboursement partiel des frais d’examen 2019-2020
Bien qu’il n’y ait pas eu d’épreuves écrites l’année dernière, l’organisation du baccalauréat n’a pas été sans coût. Le service des examens et des concours (SEC) a dû reprogrammer tout le dispositif, assurer les remontées des notes, organiser les jurys d’examen et d’harmonisation, etc. Le remboursement partiel des frais d’examen aura lieu à hauteur de 63% pour le diplôme du brevet, 47% pour les épreuves avancées de français et 45% pour le baccalauréat (environ 290 millions de dirhams pour le DNB et les EA de français; 500 millions de dirhams pour le baccalauréat). La procédure de remboursement individuel des candidats est déclenchée par le service des examens et concours.Elle s’étalera sur plusieurs mois en raison du nombre élevé de candidats.