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Détenus d'Al Hoceima : Au-delà du verdict

Détenus d'Al Hoceima : Au-delà du verdict

Clap de fin pour l’affaire des détenus d’Al Hoceima, ces manifestants incarcérés à la suite des troubles qui ont eu lieu il y a quelques mois dans cette province.

Le moins que l’on puisse dire, est que la justice a eu la main lourde.

La Chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca a en effet prononcé mardi des peines allant de 1 an de prison avec sursis à 20 ans ferme. Le leader du Hirak, Nasser Zefzafi, a aussi écopé de 20 ans de prison ferme.

Il faut dire que les chefs d’accusation retenus étaient particulièrement graves : atteinte à la sécurité intérieure de l’État, tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage, réception de fonds, de donations et d’autres moyens matériels destinés à mener et à financer une activité de propagande à même d’attenter à l’unité et la souveraineté du Royaume...

N’étant guères juristes, encore moins au fait des éléments juridiques de ce dossier épineux, nous ne pouvons nous autoriser à commenter ce verdict.

Mais on peut se poser une question et une seule : pourquoi en est-on arrivé là ?

A travers cette question, le curseur, pointé sur ceux qui sont actuellement condamnés, se déplace forcément. Pour pointer vers ceux qui sont aux responsabilités.

Certes, il ne s’agit guère de dédouaner ceux que la justice a reconnu coupables, mais convenons que ce qui a déclenché les évènements d’Al Hoceima est l’expression (certainement excessive parfois) d’un mécontentement populaire dû à la faillite des pouvoirs publics qui se sont soustraits de leurs responsabilités et de leurs obligations envers la collectivité.

Laxisme, négligence coupable et incompétence des autorités qui n’ont pas exécuté avec diligence les projets de développement prévus dans le cadre du programme Al Hoceima Manarat Al Moutawassit sont autant d’éléments qui ont donc nourri cette révolte des populations du Rif.

A Jerada, c’était pareil, quand bien même cela n’a pas dégénéré comme ce fut le cas à Al Hoceima.

Et il a fallu que le Roi tape sur la table et commence à sanctionner, au nom de la reddition des comptes, pour qu’enfin les choses bougent.

Sauf que ceux qui sont aux responsabilités ne doivent pas avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête pour se résoudre à s’acquitter de leurs missions envers les citoyens. Et c’est plutôt cela la normalité.

D. W.

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