L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a présenté, vendredi à Rabat, son rapport sur l’analyse du cadre d’évaluation de l’éducation au Maroc.
Résultat de trois ans (2016-2018) de coopération avec le Maroc, cette analyse, réalisée en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, s’inscrit dans le cadre du programme "pays" signé entre le gouvernement marocain et l’OCDE en juin 2015.
Ce rapport s’aligne également avec les orientations de la vision stratégique 2015-2030 ainsi que la 16ème mesure du plan exécutif du programme du gouvernement.
Le rapport porte sur une évaluation systémique et interactive de quatre composantes du système d’évaluation : l’évaluation des élèves, l’évaluation des enseignants, l’évaluation des établissements scolaires et l’évaluation du système éducatif.
Il fournit, également, des recommandations pour développer le cadre national de l’évaluation permettant d’améliorer les performances scolaires des élèves dès l’enseignement primaire.
Présenté par le chef de la division Conseil et Mise en œuvre des politiques d’éducation au sein de l’OCDE, Paulo Santiago, le rapport souligne la nécessité de rendre le programme national de l’évaluation des pré-requis (PEP) obligatoire au début des années 1 à 4 pour identifier et soutenir les élèves en risque de décrochage et fournir des directives plus claires aux enseignants sur la façon d’intégrer le PEP dans leur enseignement.
Il a appelé également à introduire des mécanismes d’assurance qualité pour veiller à la qualité et à l’équité des examens du brevet et du baccalauréat, à interdire le redoublement dans les deux premières années du primaire et renforcer les mesures de soutien scolaire.
Il s’agit aussi de remplacer le certificat d’étude primaire par une évaluation standardisée des apprentissages sans enjeux pour les élèves afin de suivre la progression des acquis.
S’agissant de l’amélioration de l’évaluation des enseignants, l'OCDE a plaidé pour mettre en place de processus plus rigoureux de sélection et de certification des nouveaux enseignants et établir un cadre juridique pour professionnaliser le métier d’enseignant, incluant des normes professionnelles d’enseignement mettant l’accent sur les pratiques d’enseignement et d’apprentissage en classe.
Dans ce cadre, l'Organisation a recommandé l'évaluation des enseignants contractuels au cours de leurs deux premières années, de la même manière que les enseignants stagiaires en période d’essai et faire en sorte qu’ils soient évalués à chaque renouvellement de contrat, ainsi que la mise en place une stratégie pour que tous les enseignants contractuels obtiennent un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) dans les 5 premières années de leur entré en service.
En outre, le rapport a relevé la nécessité de fournir aux établissements scolaires des directives claires sur la manière de réaliser une auto-évaluation et les dimensions à évaluer et de développer des outils pour permettre aux équipes d’évaluation d’examiner la qualité de l’enseignement et des apprentissages en classes.
De même, il a attiré l’attention sur l’importance de renforcer les indicateurs de la grille d’audit des établissements scolaires pour mettre l’accent plus clairement sur l’amélioration, en introduisant les dimensions manquantes et des indicateurs qualitatifs pour les pratiques d’enseignement.
En vue d’améliorer l’évaluation du système éducatif, le responsable de l'OCDE a appelé à publier un rapport annuel ou biannuel sur l’état du système éducatif.
Il s’agit aussi d’établir un cadre de référence qui définit les niveaux d’éducation à tester et la cyclicité des tests du programme national d'évaluation des acquis et accorder la priorité au développement de l’évaluation régulière des apprentissages dans les premières années du primaire.■