Le groupe «Menassat» pour les recherches et études sociales a réalisé récemment une enquête en deux étapes (mai et juin 2020) sur la perception des Marocains de la Covid-19 et ses impacts sur leurs pratiques, comportements, relations sociales et familles, ainsi que leurs réactions vis-à-vis des dispositions sanitaires prises par les autorités, comme le confinement.
Pour ce faire, le groupe a opté pour l’élaboration d’un questionnaire électronique adressé à un échantillon représentatif de 2.392 individus, en prenant en considération des éléments comme le sexe, l’âge, le lieu d’appartenance, l’activité exercée, etc.
L’enquête a ciblé les ménages composés de 2 à 5 personnes, ayant un revenu entre 1.000 et 5.000 DH.
Les questions ont été axées sur la manière dont les Marocains ont géré le confinement et sur le degré de leurs perceptions de l’épidémie, tout comme la place de la famille, des voisins, des institutions, des valeurs, de la religion et de la science ?
Après dépouillement des réponses, les enquêteurs ont conclu ce qui suit :
Le confinement, en tant que décision visant la réduction des mouvements des citoyens pour lutter contre le virus, a joué pleinement son rôle de catalyseur, en créant de nouvelles typologies de comportements et de relations. C’est ainsi que la distanciation sociale a engendré la proximité familiale et répandu les valeurs de solidarité et de la protection de l’autre;
Le foyer est devenu l’espace le plus présent dans la vie des citoyens, contrairement à l’école, le bureau, la mosquée, le café et le bain qui brillent par leur absence;
La satisfaction des besoins basiques a pris la place des besoins de luxe;
Les relations nouées virtuellement (à travers les réseaux sociaux) ont dominé les priorités des interviewés (96,6%).
A la question de ce que pensent les Marocains de la science et la médecine, 2/3 se disent confiants quant aux recherches scientifiques, et rejettent les postulats à contenus métaphysiques, des propagandes en lien avec la médecine traditionnelle ou des thérapies à base de plantes et d’épices.
En parallèle, l’enquête indique que ces opinions n’ont pas influencé la centralité de la religion dans la vie spirituelle et culturelle des interviewés.
Le degré de confiance vis-à-vis des institutions sanitaires augmente et diminue en fonction du niveau de maîtrise de l’épidémie par les autorités compétentes, ce qui influence également le degré de vulnérabilité, de peur, d’inquiétude et d’espoir de l’ensemble de ces individus.
En conclusion, les interviewés défendent largement l’idée qu’il existe un lien entre le respect des dispositions liées à la lutte contre la Covid-19 et le bon citoyen.