Les incidents racistes dans les stades de football en Espagne ont refait surface, mettant à rude épreuve les mesures prises par les instances compétentes, afin d’y faire face.
Ce fléau, qui gangrène les stades partout en Europe, a encore sévi en Espagne le week-end dernier où deux matchs du championnat ont été entachés d’incidents durant la même journée.
Dans un premier incident, l'Argentin Marcos Acuna ainsi que son entraîneur Quique Sanchez Flores ont essuyé des insultes racistes, lors de la victoire 1-0 du FC Séville à Getafe, pour le compte de la 30e journée de Liga.
Le club sévillan a vivement condamné "les insultes racistes et xénophobes" subies pendant son match à Getafe. Selon l'arbitre de la rencontre Javier Iglesias Villanueva, des supporters de Getafe ont crié "Acuna singe" et "Acuna, tu viens des singes" à l’égard de l'international argentin. Cet incident a été derrière la décision de l’arbitre d’interrompre brièvement le match.
L'entraîneur de Séville a, de son côté, déclaré avoir été traité de "gitan" par certains supporters et s'est dit fier de ses origines. "C'est une chose d'être gitan ou partiellement gitan, et une autre de l'utiliser comme une insulte raciste, je trouve cela odieux", a-t-il commenté.
Un peu plus tard dans la journée, un club espagnol de 3e division a refusé de poursuivre un match après une altercation entre son gardien de but et un supporter accusé de lui avoir lancé des insultes racistes.
Cheikh Kane Sarr, le gardien de but sénégalais du club de 3e division Rayo Majadahonda, a été expulsé à la 84e minute du match contre Sestao River après une altercation avec un supporter derrière son but, poussant son équipe à quitter le terrain et les arbitres à arrêter le match.
Selon la presse espagnole, plusieurs supporters de Sestao River, près de Bilbao, ont insulté Cheikh Sarr, 23 ans, après le deuxième but de leur équipe en fin de match.
Ces incidents interviennent quelques jours après un match amical "pour la tolérance" entre l'Espagne et le Brésil, organisé mardi à Madrid en réponse aux injures racistes dont l'attaquant brésilien du Real, Vinicius Junior, est victime depuis son arrivée en 2018.
"Nous avons eu trois cas ignobles de racisme en Espagne rien que ce samedi", a regretté l'attaquant brésilien du Real Madrid sur le réseau social X.
"Nous n'aurons la victoire que lorsque les racistes quitteront les stades pour aller directement en prison, une place qu'ils méritent", a écrit la star de la Seleção.
Fréquemment pris pour cible par les supporters adverses, "Vini" est devenu malgré lui un leader de la lutte antiraciste, avec notamment un épisode à Valence en 2023 qui avait provoqué une vague d'indignation internationale.
Les instances du football ont été attaquées pour leur réponse insuffisante aux incidents racistes. Les voix critiques leur reprochent le fait que les sanctions imposées aux supporters racistes ou aux clubs ne sont parfois pas à la mesure de la gravité des actes commis, générant un sentiment d'impunité parmi les coupables.