Hier très critiqué, aujourd’hui encensé par la presse et les médias. Ça, c’est la vie d’un entraineur. Et c’est ce que vit actuellement Hervé Renard, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, particulièrement depuis la victoire, vendredi dernier, du onze national face aux Aigles du Mali, en match comptant pour les éliminatoires du Mondial 2018 de football qui se jouera en Russie.
Pour cette punition infligée aux Maliens, Renard endosse donc le beau rôle. Pour combien de temps ? C’est cela la question. Ce baroudeur, qui a roulé sa bosse en Afrique et affiche un CV riche de deux Coupes d’Afrique des nations gagnées avec la Zambie (2012) et la Côte d’Ivoire (2015), sait une chose : dans les sports collectifs en général, il y a ceci de particulier que les supporters ont la mémoire courte, pour ne pas dire qu’ils peuvent être très, très, très ingrats. Le savoir est une chose, mais vivre cette ingratitude est particulièrement pénible.
Comme on le dit si bien dans le milieu boursier, les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Dès lors, pour le match retour de ce jour face aux Maliens qui voudront laver l'affront, tout est possible. Sauf que les supporters sont dans une autre logique : leurs attentes sont grandes, à la hauteur de la raclée du match aller (6-0). La victoire et rien d’autre. Tout autre score à l’issue de cette rencontre sera considéré comme une contreperformance et, surtout, amenuiserait les chances de qualification des Lions de l’Atlas.
Dans quelques heures, nous saurons donc si le discours envers Renard a changé. Sera-t-il «fusillé» par la presse et les supporters marocains ou de nouveau encensé ?■
D. W.