Par Abdelhak Najib
Ècrivain-journaliste
Le réalisateur marocain, à qui l’on doit, entre autres, «Adieu mères », «Et après !», «Aouchtam»… Mohamed Smaïl, est parti rejoindre les étoiles, à l’âge de 69 ans, des suites d’une longue maladie. Trop jeune pour ce passionné de la vie qui a consacré toute son existence parmi nous à la télévision et au pouvoir de l’image dont il savait manier le langage.
Formé aux métiers de la télévision, il a réalisé plusieurs téléfilms comme «Allal El 9alda», «Pourquoi pas» et «Wlad Leblad ». Connu pour son sens aigu de l’amitié et pour sa discrétion, nous gardons de lui le souvenir d’un homme humble, travailleur et rêveur aussi. Le cinéma était toute sa vie, lui qui a appris l’art de faire parler les images avec la nouvelle vague, celle des Godard, Truffaut et le cinéma social à l’italienne.
D’ailleurs, toute son œuvre est une chronique sociale qui se lit comme un roman consacré aux relations humaines et aux rapports complexes d’une société marocaine, qui se cherche entre traditions et modernité. Il ressentait ce besoin pressant de décortiquer les complexités de la société dans laquelle il a vécu pour apporter un autre regard et surtout des débuts de réponse à ce qui ne va pas, à ce qui semble à la fois retors et récalcitrant.
En plus de 50 ans de travail assidu, Mohamed Smaïl est resté fidèle à ses principes de réalisateur et d’homme de culture pour qui l’humain est une exigence à placer au-dessus de tout.