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Le Maroc devant deux options : "un confinement souple ou une approche de discipline"

Le Maroc devant deux options : "un confinement souple ou une approche de discipline"

 

Le Maroc aura à choisir entre la stratégie du "confinement généralisé souple", avec les impacts socio-économiques qui en découlent, et "l'approche de discipline" envers les consignes sanitaires, estime le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi.

Aux yeux de ce professeur en biotechnologie, "le moment est venu pour mettre en place une nouvelle stratégie fondée sur l'approche scientifique", alors que des pays comme l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas, la France et la Grand-Bretagne se montrent plus transigeants à la nouvelle vague de la pandémie.

Ibrahimi explique qu'une telle approche se fonde sur une analyse poussée de la situation sanitaire (contaminations, létalité, cas en réanimation, foyers) et la définition d'objectifs spécifiques et globaux, sachant qu'un confinement généralisé souple reste une option probable pour réaliser les objectifs fixés.

Abordant l'état actuel de la pandémie, l'expert a relevé que le virus se répand rapidement avec une évolution crescendo du nombre des cas parmi les Marocains, "une situation à laquelle on s'attendait pas dans les scénarios les plus pessimistes".

Les indicateurs disponibles montrent qu'environ 50% des Marocains ne respectent pas le port du masque de protection et les mesures du confinement partiel, et que plus de 800 personnes sont en réanimation. "Nous aurons besoin de 7.500 lits de réanimation et de 4.500 appareils respiratoires d'ici décembre prochain", a-t-il estimé.

Contrairement à la première étape, toutes les régions du Royaume sont affectées par la pandémie, a-t-il fait observer, ajoutant que nombre d'hôpitaux ont dû annuler leur programmation des opérations cardiaques ou contre le cancer pour s'occuper des patients atteints de Covid-19.

"Si rien ne change, nous risquons d'avoir environ 2.000 patients en réanimation à la mi-novembre, ce qui représente la quasi-totalité de la capacité de réanimation", a prévenu M. Ibrahimi. Le professeur a dans ce contexte rappelé que la stratégie adoptée pour faire face à la pandémie pendant la période estivale avait pour objectif d'abord de protéger les catégories vulnérables, laquelle se base notamment sur la coexistence avec le virus, le suivi et l'isolement des patients et des cas suspects ainsi que l'intensification des analyses de laboratoire et le respect des mesures préventives par les citoyens.

A cet égard, il s'est demandé à quel point cette stratégie aura été efficace au regard de l'évolution épidémiologique actuelle, tout en jugeant nécessaire d'assurer la protection de la santé des citoyens sans pour autant négliger le maintien de l'activité économique.

 

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