La défense des accusés dans l'affaire du meurtre des deux touristes scandinaves dans la région d'Imlil (province d'El-Haouz) a demandé jeudi une expertise psychologique sur les prévenus, lors d'une audience de la Chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près l'annexe de la Cour d'appel à Salé.
"Un tel crime revêt un caractère exceptionnel et ne peut être le fait de personnes normales", ont estimé les avocats de la défense, commis d'office dans le cadre de l'assistance judiciaire.
Les auteurs de ce double meurtre "doivent être des personnes anormales sur les plans psychologique et social, d'autant plus qu'ils sont issus d'un milieu en proie à l'ignorance et à la précarité", ont-ils argué, affirmant que ceux-ci "étant de faible niveau scolaire, ont subi un lavage de cerveau".
La défense de l'État a pour sa part sollicité de la Cour de ne pas engager le rôle de l'État dans cette affaire et de se déclarer incompétente à cet égard, soulignant que les institutions de l’État assument pleinement leur mission et qu'il n'y a eu aucune défaillance ou négligence, "comme l'atteste la garantie des conditions du procès équitable".
Elle a en outre affirmé qu'aucun fondement légal ne peut être invoqué pour engager la responsabilité de l’État dans ce crime, assurant que l’État marocain remplit absolument ses fonctions en termes de protection des frontières et des personnes, qu'elles soient marocaines ou étrangères.
"Le Maroc accueille chaque année 13 millions de touristes étrangers qui passent leurs séjours en toute sécurité", a rappelé la défense de l’État, ajoutant que "ce qui s'est passé reste tout à fait exceptionnel".
Il s'agit, a-t-elle précisé, de personnes ignorantes, lequel constat ne met guère en cause le rôle de la police marocaine et de tous les appareils compétents en la matière.
Cette audience a été marquée par la présentation d'une lettre de la mère de la victime danoise, par l'intermédiaire de l'avocat de sa famille.
Dans cette lettre, l'accent est mis sur les efforts déployés par les services de sécurité marocains pour protéger les touristes étrangers, soulignant que ces services n'ont commis aucune faute ayant entraîné l’assassinat de sa fille.
La mère a également réclamé la peine de mort pour les auteurs du double meurtre.
Au cours de cette audience, la Chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près l'annexe de la Cour d'appel a fixé la date du 18 juillet pour reprendre l'examen du procès.
Elle a également décidé de consacrer la prochaine audience au dernier mot des accusés et à la clôture des débats.
Les accusés, dont un ressortissant portant la double nationalité suisse et espagnole, sont poursuivis pour "constitution d'une bande pour préparer et commettre des actes terroristes, atteinte à la vie de personnes avec préméditation, possession d'armes à feu et tentative de fabrication d'explosifs en violation à la loi, dans le cadre d'un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l'ordre public".■