Le Maroc a organisé, dimanche au siège de l’ONU à New York, une conférence sur le financement de la couverture sanitaire universelle, marquée par la participation de plusieurs ministres africains de la Santé, à la veille de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale et du Sommet Action Climat 2019 des Nations-Unies.
Cette conférence, organisée conjointement avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sous le thème "Financement de la couverture sanitaire universelle : Quel modèle de financement pour la protection financière des citoyens ?", s’est tenue en prélude à la réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle prévue ce lundi à l’initiative de la présidence de l’Assemblée générale.
Intervenant à cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a souligné que la question du financement du modèle sanitaire universel se situe à l’intersection des questions de financement et de développement durable, en ce qu’elle constitue une condition sine qua none pour la pleine réalisation des objectifs de développement durable.
Cette question est d’autant plus importante qu’il s’agit d’un problème global qui ne touche pas uniquement les pays en développement, a relevé le ministre.
Il s’agit d’un phénomène auquel il n’y a pas de solutions miracles, pas de modèle idéal mais des bonnes pratiques à identifier et à partager, explique-t-il.
Bourita a fait observer, à cet égard, que le Maroc s’est déjà engagé dans cette réflexion, rappelant que le Royaume a organisé en juin dernier une conférence nationale sur le thème du financement de la santé, qui a constitué un espace d’échanges afin de réfléchir à une stratégie viable de financement de la santé.
Et de noter, dans ce sens, que la santé est à la fois un résultat et un indicateur du développement durable, comme cela est consigné dans la déclaration politique qui sera adoptée ce lundi lors de la réunion de haut niveau, et qui consacrera l’engagement de la communauté internationale à réaliser une couverture sanitaire universelle d'ici 2030.
Cependant, a-t-il regretté, dans beaucoup de pays en développement, le financement de la santé est insuffisant, inéquitable et inefficace.
Le constat est implacable : la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès aux services de santé essentiels, les dépenses directes en santé des ménages font basculer chaque année plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté, dont 10% sont africains, a encore déploré le ministre.
En effet, l’Afrique en particulier affiche le taux d’appauvrissement le plus élevé du fait de la santé.
Aux côtés de l’Asie, elle cumule 97% d’appauvrissement dû à la santé.
L’Afrique pâtit aussi d’une faible protection contre les risques financiers, a noté Bourita lors de cette rencontre marquée aussi par la participation de la directrice adjointe de l’OMS, Zsuzsanna Jakab, et de la présidente du Conseil d’administration de l’UNITAID, Marisol Touraine.
Par ailleurs, Bourita a annoncé que sur proposition du Maroc, le Royaume organisera avec l’OMS, durant le premier trimestre 2020, une réunion régionale africaine sur le règlement sanitaire international.
Cette rencontre visera à inscrire davantage les questions liées à la santé dans le cadre de la coopération Sud-Sud avec les pays africains, en vue d’apporter des réponses coordonnées à des défis communs.