Nous avons tous suivi avec attention et intérêt ce qui s’est déroulé au complexe sportif Al Oulfa, à Casablanca.
L’opération de vaccination, qui se poursuit, avec un grand sens de la responsabilité et du travail accompli, a connu quelques couacs, somme toute sans grande incidence sur une opération nationale qui, jusque-là, enregistre globalement, un sans-faute, avec, il faut le dire, quelques difficultés inhérentes à la nature même de l’opération, qui est à la fois si délicate et si cruciale et surtout aux tempéraments des uns et des autres, ces chers Marocains, qui parfois, ne font pas preuve de toute la discipline requise dans ce genre de situation.
Ce qui ne veut en aucun cas dire qu’il faut jeter la faute sur les autorités locales, qui abattent un travail considérable et doivent être encouragées et soutenues pour aller au bout de ce défi national pour sauver des vies marocaines si précieuses.
Certaines critiques ont été émises, au vu de ce qui s’est passé à Al Oulfa, mais il faut se résoudre au fait qu’au lieu d’inciter à la cohésion et à la solidarité, dans un esprit positif qui va dans le sens d’encourager les efforts consentis, certains ont préféré donner dans le jugement hâtif en jetant l’anathème à la fois sur le corps médical et sur les autorités qui veillent sur le bon déroulement de cette sensible opération.
En toute transparence et impartialité, il faut dire que malgré tous les appels à la discipline de la part des autorités de tutelle, le Marocain, qui a peur, qui angoisse, qui ressent l’impérieux besoin de se présenter aux centres de vaccination a fait fi des rendez-vous pris et qui régissent cette campagne.
Nous sommes tous Marocains et nous savons comment nous pouvons nous passer des directives et autres règles dans un irrespect total des civilités et des impératifs requis. C’est exactement ce qui a eu lieu à Al Oulfa, comme le décrit, du reste, le communiqué de l’arrondissement de Hay Hassani.
Effectivement, devant le flux tendu des candidats au vaccin, avec à la fois ceux qui ont confondu matinée et après-midi, sans parler de ceux qui ne se sont pas présentés au rendez-vous pris pour le vaccin et qui ont exigé de se faire vacciner coûte que coûte, le corps médical et les responsables du Ministère de la santé ont privilégié l’écoute et l’apaisement pour accomplir leurs fonctions.
Il faut aussi dire que ce sont là des impondérables que l’on a vus ailleurs, dans presque tous les pays du monde, avec plus ou moins de bon sens et de retenue de la part des populations à la fois apeurées et enclines à enfreindre les règles.
Normal. À situation extraordinaire, ses inattendus et ses écarts, qui ont d’ailleurs été contenus, sans trop de grabuge et par les autorités locales et par le Ministère de tutelle. Sans oublier de souligner que face à la pandémie, avec tous les risques majeurs que cela comporte, nous avons besoin de nous serrer les coudes et de nous soutenir mutuellement, en prenant nos responsabilités et en appelant à la discipline et à la rigueur sans donner dans les incriminations gratuites.
Cela ne fait que diviser au lieu de nous unir tous, face à un mal qui nous dépasse de toutes parts.
Abdelhak Najib
Ecrivain-Journaliste