La pandémie liée au coronavirus risque de porter un sacré coup à la lutte contre la pollution plastique, et ce à l’échelle nationale et internationale.
Rappelons d’emblée que le Maroc a adopté en 2016, la loi 77-15 qui interdit de produire, importer, vendre ou distribuer des sacs plastiques à usage unique.
Cette volonté manifeste de réduire la pollution plastique, mise à mal par le non respect de la loi, est également contrariée par l'utilisation massive de masques jetables, de gants et d'autres équipements de protection en plastique dans le contexte pandémique.
La promotion du port de masques comme moyen de ralentissement de la propagation de la Covid-19 a conduit à l’inflation de la production de masques jetables.
D’ailleurs, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), estime que les ventes mondiales de masques jetables totaliseront près de 166 milliards de dollars en 2020 contre environ 800 millions de dollars en 2019. Dans le même temps, l’on constate que le Maroc a développé une capacité de production de 10 millions de masques par jour.
L’ONU alerte sur un chiffre édifiant qui commande de la part des Etats, la promotion de solutions alternatives pour ne citer que le biodégradable et les matières facilement recyclables, telles que les fibres naturelles, la balle de riz et le caoutchouc naturel.
Près 75% des masques utilisés ainsi que d'autres déchets liés à la pandémie, risquent de se retrouver dans des décharges ou dans les mers. Sachant que si rien n’est fait la quantité de plastiques déversés dans l'océan devrait tripler d'ici 2040, passant de 11 à 29 millions de tonnes par an.
Notons enfin qu’au registre des dommages environnementaux liés au plastique, le coût financier dans les domaines touristique et halieutique, est estimé par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à environ 40 milliards de dollars.