Le premier meeting sur l'information financière a débuté ce matin à Casablanca en présence du ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd, et de différentes personnalités du public et du privé.
Dans son intervention, juste après le mot d'introduction de Fathia Bennis, PDG de Maroclear, Boussaïd a notamment mis l'accent sur un point essentiel : la transparence. Selon lui, elle est fondamentale au développement du marché financier, en ce qu'elle constitue le moteur de la confiance. C'est sous cet angle qu'il faut d'ailleurs apprécier l'action du gouvernement, qui s'inscrit dans la continuité des réformes initiées ces dernières années et visant trois objectifs : la consolidation de la stabilité financière, consacrée par la nouvelle loi bancaire, l'approfondissement du rôle des marchés financiers et le renforcement de l'inclusion financière (voir la vidéo).
... Tout est perfectible... Pour Boussaïd cependant, "il n'y a pas de limite au perfectionnement". Raison pour laquelle il est nécessaire d'améliorer l'existant, notamment la qualité, la fiabilité et la sincérité de l'information financière diffusée auprès du public, mais également la périodicité de sa diffusion. Ainsi, la publication trimestrielle des comptes, notamment pour les sociétés cotées, sera rendue obligatoire pour renforcer la transparence financière. "Cela se fera à travers une loi", confirme le ministre, qui en a profité pour faire deux annonces majeures : la mise en place du Trade Repository (référentiels centraux de données), annoncée hier par L@ Quotidienne, et le renforcement du contrôle des analystes, à travers l'Autorité du marché des capitaux. "La responsabilité qui leur incombe impose aussi à cette profession de s'auto-contrôler", conclut Boussaïd. En cela, les propos tenus par le DG de Casablanca Finance City, Saïd Ibrahimi, s'inscrivent dans la même veine. "L'attractivité de la place casablancaise passe par une amélioration de l'information financière pourvue localement", dit-il.
... Publication des comptes trimestriels : Les réserves de la BVC Le cadre juridique actuel rend obligatoire la publication des comptes des sociétés cotées deux fois par an. La publication de comptes trimestriels, qui est l'une des recommandations fortes du CDVM, devrait être l'une des grandes avancées en matière de communication financière au Maroc. En attendant que la loi soit promulguée (en même temps que celle relative à l'Autorité du marché des capitaux), "des concertations ont été entamées entre le gendarme du marché et différents acteurs, notamment l'Ordre des experts-comptables, pour s'accorder sur le contenu de ces états trimestriels, et ce en tenant compte notamment des spécificités sectorielles", confirme à ce titre Hassan Boulaknadal, DG du CDVM. Pour autant, sur ce point, la Bourse des valeurs de Casablanca émet quelques réserves. "Il faut distinguer entre grandes entreprises et PME cotées", souligne Karim Hajji, le patron de l'institution, qui estime que l'obligation de diffusion d'états trimestriels sera perçue comme une nouvelle contrainte posée aux PME qui, déjà, sont réticentes à s'introduire en Bourse.